La colère, le désespoir, l'incompréhension, les sentiments se mélangent pour les salariés de SKF face à la situation que connaît leur entreprise.
Alors que syndicats et direction se retrouvaient hier après-midi pour reprendre les négociations,le dialogue semble rompu.
« Nous avions demandé la remise du livre qui indique les mesures sociales avec des amendements et nous l'avons eu. Mais ce dernier n'est pas complet et les propositions sont les mêmes que celles énoncées mardi dernier », indique Claude Migné, porte-parole de l'intersyndicale.
« Nous n'avons toujours pas le montant de l'enveloppe globale du plan social alors que cela nous permettrait de définir nos priorités : plus d'accompagnements ou plus d'indemnités. La durée du congé de reclassement n'est pas claire. Avec de telles données, on ne peut pas avancer », poursuit-il. L'intersyndicale a demandé à ce que tous les salariés touchent une prime de 50 000 €, plus la prime légale qui se calcule en fonction de l'ancienneté. Selon une source syndicale, la direction, injoignable hier soir, se serait opposée à cette proposition.
Un désespoir grandissant
La direction vendéenne aurait souhaité faire signer aux syndicats un protocole de fin de conflit pour que le site vendéen soit rouvert. L'activité y est perturbée depuis un premier débrayage qui a eu lieu le 18 juin. « Tant que l'on n'a pas ce que l'on veut, on ne signe pas. La reprise du dialogue est prévue le 24 août », souligne Claude Migné.
Hier soir, dans la foule de salariés rassemblée devant l'usine, le désespoir monte et certains pensent au pire. « J'ai peur que certains collègues craquent », confie l'un des salariés. « J'aurais voulu que les employés partent en congés plus sereins mais ce n'est pas le cas, je suis déçu. Le moral est bas mais l'envie de se battre bien présente », indiquait le porte-parole de l'intersyndicale.
Les salariés sont en vacances depuis le 24 juillet et ce jusqu'au 24 août. Mais des tours de veille jour et nuit sont organisés sur le site SKF de Fontenay pour « surveiller l'outil de travail. Nous bloquions le site SKF de Saint-Cyr, près de Tours, et vendredi, nous avons reçu un référé nous indiquant que chaque bloqueur devrait payer une amende de 500 € par heure. Nous sommes donc partis. Si la direction de Fontenay met la même chose en place ici, cela va être difficile pour nous de tenir », confiait Claude Migné.
L'intersyndicale a demandé aux salariés de reprendre le travail à leur retour de vacances, dans l'attente de nouvelles informations. « Nous aviserons à ce moment-là », a certifié le porte-parole de l'intersyndicale.
L'entreprise de roulements à billes SKF, qui embauche 380 personnes, devrait fermer ses portes en novembre prochain.