Communiqué NPA.
vendredi 31 juillet 2009
Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) dénonce la violence des interventions du GIPN (groupe d’intervention de la police nationale) à l’occasion de la visite à Nouméa de Madame Penchard, la secrétaire d’Etat à l’Outre-mer.
Le rassemblement pacifique organisé par le « Collectif pour la défense des droits et des libertés et la libération des syndicalistes emprisonnés » a été brutalement
agressé par le GIPN et tout le centre de Nouméa a été bunkerisé pour les déplacements de la secrétaire d’Etat.
Le collectif qui rassemble l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités), le SLUA (Syndicat Libre Unité Action), le Parti travailliste, l’Union calédonienne, l’UCR (Union Calédonienne Renouveau) et diverses associations demandait simplement une entrevue avec Mme Penchard pour réclamer la libération des syndicalistes de l’USTKE emprisonnés depuis le 29 juin.
Face à la volonté systématique de l’Etat de réprimer toute forme de contestation, de manifestation et même d’expression dans cette colonie, le NPA dénonce la militarisation du territoire et demande le respect des libertés syndicales, associatives et politiques.
Depuis plus d’un mois, le président de l’USTKE Gérard Jodar et cinq autres responsables sont emprisonnés au Camp Est… pour « entrave à la circulation d’un aéronef »
!
Le NPA exige leur libération immédiate.
Le 31 juillet 2009
Recueilli par Mathieu ECOIFFIER LIBERATION

José Bové. (Regis Duvignau / Reuters)
José Bové, vieux compagnon de route des indépendantistes Kanak et vice-président de la commission agriculture du Parlement européen, analyse la crise en Nouvelle-Calédonie. Extraits d'une interview que publie Libération mardi.
Qui est responsable de cette situation ?
Philippe Gomes, le président du gouvernement local de droite, ne veut pas trouver de solutions. Mais le premier responsable de cette montée des tensions, c’est le haut-commissaire, Yves Dassonville. Il jette en permanence de l’huile sur le feu. Il fait une croisade anti-USTKE. En ciblant le syndicat comme opposant et en envoyant les forces de l’ordre à chaque action syndicale. Depuis le procès j’ai appelé tous les deux-trois jours le ministère des DOM-TOM pour leur dire: «Attention vous êtes en train de préparer les conditions pour un nouvel embrasement de ce territoire.» Ils me répondent: «On vous entend, mais la justice est indépendante.» Pourtant lorsque les syndicalistes ont fait appel, leur demande de remise en liberté provisoire a été artificiellement repoussée. En attendant, six copains syndicalistes restent en prison. Jamais en métropole, on ne verrait des responsables traités de cette façon. Rappelons que cette organisation a été à l’origine du rassemblement des organisations indépendantistes au sein du FLNKS, signataire des accords de Matignon. C’est aussi à ce symbole que l’on s’attaque.
L’USTKE est décrite comme un repère de gauchistes ?
Depuis sa création en 1981, l’USTKE a toujours été à la pointe du combat. Ses liens avec la CGT sont anciens. J’ai assisté à leurs congrès avec Bernard Thibault. La plupart militent depuis plus de 25 ans. Ce n’est pas une bande d’allumés. L’USTKE est la 2e force syndicale du territoire et la 1ère dans le privé. Un repère de gauchiste appellerai-t-il leur salle de formation «Henri Krasucki» en hommage au premier leader de la CGT venu les soutenir ?
Le haut-commissaire appelle à ne pas céder aux menaces de l’USTKE…. Il n’assume même pas sa politique de fermeture. Il dit ne pas vouloir discuter sous la contrainte, mais la réalité c’est que le dialogue n’existe pas. Et ce, sur fond d’un refus du rééquilibrage de l’emploi en faveur des kanaks et des insulaires.
Lire l'interview intégrale dans Libération mardi.