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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 15:36

« Si on veut être écologiste, il faut arrêter d’être benêt : leur souci ce n’est pas plus le climat que les inégalités et la misère » (par Laurence Lyonnais, commission écologie du NPA)

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Intervention de la Commission nationale écologie du NPA présenté par Laurence Lyonnais au meeting Université d’été à Port Leucate le 23 août 2009.


La semaine dernière, les négociations internationales de Bonn pour un nouveau traité sur le climat après celui de Kyoto se sont interrompues sur une impasse. Les 180 pays réunis à cette occasion doivent encore se retrouver au cours des prochains mois pour tenter de finaliser un accord lors de la conférence des Nations Unies pour le climat qui se déroulera à Copenhague du 7 au 18 décembre.


Il y a quelques semaines, un camp action climat a réuni des milliers de militant(e)s sur le site du projet démentiel d’aéroport à Notre Dame des Landes, près de Nantes. C’était une première en France. Les militantEs du NPA étaient présents et ont participé aux nombreux débats.


Le climat et l’urgence de le défendre semblent prendre de plus en plus de place dans l’actualité. C’est que la situation est grave : l’humanité est en passe de vivre la plus importante mutation de son environnement de son histoire. Et le risque existe que le dérèglement climatique soit trop brutal pour que l’action humaine ait le temps de le corriger. Nous avons deux générations pour agir.


Mais qu’est ce que ça signifie pour nous, pour les travailleurs-ses, les classes populaires ici et dans le monde entier. Le changement climatique a déjà des conséquences dramatiques. Les premières victimes sont et seront à l’avenir les populations déjà les plus vulnérables et les pays les plus pauvres : les catastrophes naturelles, les crises alimentaires vont se multiplier, l’accès à l’eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d’être poussées à l’exode, grossissant les rangs de ceux que l’on nomme les « réfugiés climatiques ».


Dans un monde de crises, la guerre, l’autoritarisme, les inégalités, la misère et la souffrance humaine vont devenir encore davantage le quotidien pour des milliards de personnes.


La réalité des modifications climatiques accélérées, et en particulier de la hausse générale des températures n’est plus à démontrer. Y a peut être plus que Claude Allègre qui a encore des doutes, mais c’est un cas désespéré... Ce n’est pas un événement hypothétique, c’est un phénomène qui est en cours.


Et même les dirigeants de ce monde sont en train de le comprendre. Mais avec quelles réponses... Aux Etats Unis, Barack Obama effectue un virage par rapport à l’administration Bush et mise sur une relance « verte » de la croissance de son pays.


Une loi est même en cours de discussion pour faire adopter un langage « simple » pour parler aux gens qui sont forcément limités, des énergies renouvelables et de la sauvegarde de la planète. En France, avec Sarkozy et sa vaste fumisterie du Grenelle de l’Environnement, on a droit à des mesurettes au mieux inefficaces mais au pire et le plus souvent tout à fait injustes, comme avec la taxe carbone.


Les ménages paient déjà plus de la moitié des taxes sur l’énergie alors qu’ils émettent 20% des gaz à effet de serre, bref, les plus pauvres paieront la facture tandis que les plus riches – les plus pollueurs, bénéficieront de remises d’impôts. Il est aussi question que la taxe carbone compense la suppression de la Taxe Professionnelle... C’est n’importe quoi.


Il en va de même partout où les capitalistes nous parlent d’environnement et font mine de s’intéresser à l’avenir de la planète. Au sein de l’Union Européenne, c’est un véritable marché des droits à polluer qui s’est mis en place, accentuant encore la domination et la dévastation des Pays du Sud. Ils ont inventé de nouvelles opportunités de business pour le secteur privé afin que celui-ci puisse continuer à faire d’énormes profits au détriment de la planète.


De la même façon, les solutions débattues au niveau des Nations Unies continuent d’autoriser les grands consommateurs d’énergie à polluer sans impunité à partir du moment où ils payent... En fait, le protocole de Kyoto et les mécanismes de marché qu’il met en place n’ont pas réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre ni même à ralentir les changements du climat.


D’après le Groupe International d’Experts pour le Climat, afin d’avoir une chance que le changement climatique ne dépasse pas +2°C en 2100, il faudrait que les pays industrialisés réduisent leurs émissions de 25% à 40% d’ici 2020 et que les émissions mondiales atteignent leur maximum d’ici 2015. Nous sommes à peine à la moitié de l’effort nécessaire de la part des pays industrialisés pour être dans les clous. Et les objectifs fixés par les USA et le Japon et aussi par l’Union Européenne sont en deça des mesures qui seraient nécessaires pour la majorité de la population. Et pourtant, quelques degrés suffisent à provoquer à l’échelle de la planète un changement radical de régime climatique. Et même si nous arrêtions les émissions de gaz à effet de serre immédiatement, les changements climatiques continueraient pendant plusieurs dizaines d’années.


Mais alors, qu’est ce qu’ils font les Grands de ce monde ? Si rien ne bouge vraiment c’est qu’ils ne le veulent pas. Si on veut être écologiste, il faut arrêter d’être benêt. Et bien se dire que leur souci ce n’est pas plus le climat que les inégalités et la misère. Leur souci, c’est le fric et tout est bon pour en faire.


Tous les milieux économiques sont convaincus que ce qu’ils appellent le développement durable (et qui a bien peu à voir avec une véritable écologie) ça peut être une formidable source de profits, et ils vont essayer de nous en faire bouffer à toutes les sauces, avec si possible au passage, une dose de culpabilité et d’individualisme.


Mais surtout, sans pouvoir résoudre véritablement les problèmes majeurs, historiques et inédits auxquels l’humanité se trouve confrontée. Le marché et la loi du profit sont strictement incapables de répondre au défi du changement climatique. Cette planète c’est la seule que nous avons, et ils sont en train de la détruire.


Contrairement à ce que certains écologistes sûrement bien intentionnés prétendent ce n’est pas « l’activité humaine » en tant que telle qui est responsable des mutations climatiques en cours : c’est un système dont le développement et les dégâts se sont accélérés sans commune mesure ces 60 dernières années.


Ce système, il vise à exploiter les deux seules sources de toutes richesses : la terre et les travailleurs. Ce système détruit nos vies et notre environnement, en organisant la concurrence généralisée, en légalisant la privatisation des biens communs, en recherchant le maximum de profits à court terme avec des crises de surproduction à la clé, en faisant régner la société de consommation en lieu et place de la solidarité et de la démocratie, en affamant au Sud et en gavant de malbouffe au Nord...


Le capitalisme ne produit pas pour répondre à nos besoins vitaux mais pour enrichir une minorité toujours plus riche et plus avide. La crise écologique et la crise sociale sont les deux facettes de cette même réalité.

Ils poussent l’indécence jusqu’à faire du business avec une catastrophe environnementale. Ce n’est pas le premier de leur méfait et ce n’est pas le dernier. Et il ne tient qu’à nous de les arrêter.


- Il n’y aura pas d’issue pour le climat et donc pour les peuples sans sortir du capitalisme.

- Il ne peut y avoir de solution écologique durable sans instaurer le partage des richesses. Il faudrait au minimum que ceux qui se glorifient aujourd’hui d’être tout repeints en vert en soit convaincus. Une solution écologique et sociale durable passe par l’unité des classes ouvrières et populaires ici et dans le monde. Solidaires des Indiens chassés par la déforestation, solidaire des paysans spoliés de leurs terres, solidaires des salariéEs du nucléaire et de la chimie frappés par les cancers, solidaires et en lutte aux côtés des ouvriers de l’automobile sacrifiés au prétexte de la crise actuelle et qui sont l’élément « moteur » d’une réappropriation sociale et sans compensations des profits du capital pour changer de mode de production et de transports. Voilà quelles sont nos causes, en tant qu’anticapitalistes, écologistes, internationalistes et révolutionnaires.


Cela implique de contester ce système tous ensemble, pied à pied, et aussi bien du point de vue social que du point de vue écologique. Cela veut dire nous donner les moyens collectifs de le renverser, en défendant un projet de société global, un projet révolutionnaire, appuyé sur des revendications transitoires comme par exemple :


- la défense des emplois, l’interdiction des licenciements et l’instauration de contrôle ouvrier et des populations sur les industries, en revendiquant la propriété des usines et des profits


- l’investissement et le développement de centaines de milliers d’emplois dans les domaines de la construction de logements accessibles, à faible consommation d’énergie ; dans le domaine des énergies renouvelables et des économies d’énergie, des services publics des transports...etc, sous le contrôle des travailleurs et de la population,


- des revendications internationales, pour l’aide active aux peuples à décider de leur destin, à contrôler leurs ressources, leurs terres et leur système de production.


Ces mesures doivent être débattues démocratiquement et faire l’objet de politiques audacieuses, défiant les intérêts des grands lobbies, notamment ceux de la route et des hydrocarbures, et de tous ceux qui profitent ou se moquent de la poursuite des gaspillages et des hausses de prix qui en résultent. Elles doivent également écarter les fausses solutions comme la fuite en avant dans le nucléaire ou le développement des OGM et des agro-carburants.


Nos réponses anticapitalistes sont les plus efficaces climatiquement et socialement. Allier nos propositions dans un cadre global, c’est démontrer et diffuser largement la nécessité d’un projet de renversement du capitalisme.

Le contre sommet de Copenhague est une occasion de faire nôtre la mobilisation pour le climat, de lui donner toute sa nécessaire et puissante dimension anticapitaliste. En marge du sommet officiel du 7 au 18 décembre, il y aura un forum pour le climat avec des ateliers, des débats, puis la manifestation internationale du 12 décembre.


Nous appelons à une mobilisation large, à nous emparer de cette actualité pour créer des collectifs partout, animer des débats, et rendre visible notre détermination, à partir des préoccupations des classes populaires et sans attendre de miracles de la réunion des Grands de ce monde.


L’enjeu, c’est le développement d’un vaste mouvement mondial sur le changement climatique, unitaire mais indépendant des gouvernements et des multinationales. Les anticapitalistes doivent être à la pointe de sa mise en place, mais ils doivent aussi être son aile marchante.


Le climat est entre nos mains, c’est à nous de nous organiser, partout, localement et aussi dans la mesure du possible par des déplacements collectifs à Copenhague. Cette mobilisation doit être une étape dans notre projet écologiste et socialiste, un projet qui unit les intérêts des travailleurs et ceux du climat, un projet qui est le seul à même d’en finir vraiment avec le capitalisme et l’exploitation et de donner au monde l’espoir d’échapper à la barbarie.

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