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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 12:26
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La proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949 à Pékin, a constitué l’un des événements majeurs du XXe siècle.


Si la révolution avait échoué en 1937-1945, face aux forces d’occupation japonaises, le cours de la guerre mondiale en Orient en aurait peut-être été modifié. Si, en 1945-1947, elle avait échoué face aux armées contre-révolutionnaires du Guomindang, le pays serait probablement passé sous la coupe de l’impérialisme étatsunien.


La face du monde en aurait été changée.


La victoire de la révolution chinoise a fait du plus grand pays du monde (par la population) un acteur indépendant dans l’arène internationale. Ce n’est pas rien ! Mais elle a aussi, et à plus d’une reprise, posé des questions nouvelles aux marxistes par ses succès et ses échecs (tous deux retentissants) – et ce, du fait, notamment, de sa longévité.


Le bouillonnement révolutionnaire a commencé dès 1919 avec le Mouvement du 4 Mai et ne s’est terminé que cinquante ans plus tard dans le chaos de la Révolution culturelle. Par-delà ses hauts et ses bas, c’est l’un des processus révolutionnaires les plus longs du monde, avec la révolution vietnamienne. Il enchaîne des cycles successifs qui, chacun, offre son lot de surprises.


L’Octobre russe de 1917 avait déjà été une surprise pour la plupart des marxistes qui pensaient que la révolution mondiale ne pouvait débuter qu’en Europe occidentale. La victoire des bolcheviks a ouvert un cycle de luttes révolutionnaires qui s’est rapidement manifesté en Chine, soulevant des questions encore plus saisissantes pour l’époque : la modernisation d’un pays du « tiers-monde » (le terme est anachronique) peut-elle prendre des voies non capitalistes ? Comment le marxisme, issu de la pensée occidentale, peut-il être intégré à une culture orientale ?


Après la défaite, en Occident, de la révolution allemande (1923), le cycle révolutionnaire ouvert par l’Octobre russe se clôt en Orient avec, en 1927, l’écrasement de la Seconde Révolution chinoise (la première datant de 1911). Vu la responsabilité de Moscou dans la définition des orientations du Parti communiste chinois (PCC), cet échec sanglant a pour la première fois posé une question cruciale : quelles seraient les conséquences pour le mouvement communiste international de la bureaucratisation, de la stalinisation de l’Etat soviétique ? Elles s’annoncent très graves…


Une décennie plus tard en Extrême-Orient, l’invasion japonaise en Chine (1937) annonce la Seconde Guerre mondiale – de même qu’en Europe la Guerre civile espagnole. Elle inaugure un troisième cycle de luttes. Le courant dominant du mouvement communiste chinois est alors le maoïsme – encore une nouveauté.


La résistance à l’occupation nippone est l’occasion d’enrichir l’expérience militante en de nombreux domaines, d’une conception très politique de la guerre populaire jusqu’à l’organisation directe de la paysannerie par un parti communiste (ce que les marxistes russes n’avaient pas fait avant 1917). La défaite japonaise de 1945 laisse le champ libre à la guerre civile entre le PCC et le Guomindang.


Puis l’Octobre chinois de 1949 ouvre, comme hier l’Octobre russe, un cycle international de luttes révolutionnaires qui ne s’achève qu’en 1975 avec la victoire vietnamienne, la libération des colonies portugaises et la chute de la dictature Salazar. Il engage aussi l’impérialisme dans la guerre de Corée (1950-1953) puis dans la guerre d’Indochine (1965-1975), aux frontières chinoises. Washington déploie un système contre-révolutionnaire mondial sans précédent.


Cependant, le maoïsme n’est pas la réplique du bolchevisme et la République populaire n’est la copie conforme de l’Etat soviétique ni dans sa version originelle ni dans sa caricature stalinienne. Une vraie révolution est en cours, avec un bouleversement radical de la structure de classe du pays. Le statut des femmes, des paysans, des ouvriers change. Mais le PCC garde un strict monopole du pouvoir politique.


Le sort de la RPC se joue en trois crises, de plus en plus intenses : les Cent Fleurs (1957), le Grand Bond en avant (1959) et la mal nommée Révolution culturelle (1966-1968) qui désintègre un temps le Parti communiste. Au bout de ces années tumultueuses, c’est la bureaucratie qui l’emporte, consolidant son pouvoir, alors que l’élan révolutionnaire s’épuise. Sur le plan international, les conflits interbureaucratiques (URRS-Chine) prennent un tour d’une très grande violence.


A partir des années 1980, le PCC engage la transition capitaliste, en alliance avec le capital chinois transnational établi à Taiwan et en bien d’autres contrées. On assiste à un bouleversement à rebours de la structure de classe : ce qui avait été noué après 1949 est systématiquement défait. La contre-révolution bourgeoisie succède à la contre-révolution bureaucratique. La nouvelle bourgeoisie chinoise peut remercier Mao : c’est parce que la révolution chinoise a préservé le pays de la domination impérialiste qu’elle peut aujourd’hui occuper la place internationale qui est la sienne.


En 90 ans (1919-2009), la Chine en révolution et contre-révolution n’a cessé de nous confronter au neuf, à l’imprévu. Les 50 premières années, elle a contribué à enrichir la pensée stratégique, la réflexion sur les possibilités et les difficultés des combats d’émancipation, la compréhension des sociétés de transition. Ces trente dernières années, elle nourrit surtout l’analyse des voies de la reconstruction capitaliste ! En attendant qu’elle nous offre à nouveau des leçons révolutionnaires dans un avenir que l’on espère pas trop lointain…


Pierre Rousset, article écrit pour Diagonal (periódico quincenal de actualidad crítica) nº 109 / Del 1 al 14 de octubre de 2009).
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