mardi 15 décembre 2009
La Caisse régionale d'assurance-maladie (Cram) a recensé 37 000 arrêts de travail consécutifs à des accidents l'an dernier. Ce qui représente 20 % de plus que la moyenne nationale.
843 000 salariés travaillant dans 108 731 établissements relèvent du régime général d'assurance-maladie en Bretagne. En 2008, la Cram a enregistré 37 117 accidents du travail avec arrêt. Une situation qui s'est légèrement améliorée par rapport à l'an dernier (-4 %) mais qui reste préoccupante par rapport à la moyenne française. 46 salariés bretons sur 1 000 ont été victimes d'accident du travail contre 38 pour mille au plan national (20 % de plus). Jusqu'en 1984 la Bretagne présentait un taux d'accidents du travail inférieur à la moyenne nationale.
Le bâtiment et l'agroalimentaire
Le secteur du bâtiment et des travaux publics reste le plus touché. On y a déploré l'an dernier 7 677 accidents avec arrêt, 389 reconnus « graves » et sept accidents mortels. Cela représente pratiquement cent accidents par an pour mille salariés. Le secteur industriel du bois, ameublement, papier, connaît aussi une fréquence d'accidents élevée (62,9 pour mille) et l'agroalimentaire (57,6 pour mille).
Les intérimaires en première ligne
Ils cumulent un double facteur de risque face à l'accident. Celui de leur relative inexpérience du poste et celui propre au secteur d'activité qui les emploie : bâtiment-travaux publics et l'agroalimentaire essentiellement. En 2008, la Cram a compté 86 accidents pour mille chez les intérimaires (contre 45,85 pour mille tous salariés confondus).
22 morts sur la route
Tous secteurs confondus, le nombre d'accidents de la circulation liés au travail (trajet domicile-entreprise et missions professionnelles) a subi une légère hausse en 2008 (3 849 dont 22 mortels contre 3 820 dont 21 mortels en 2007). Logiquement, le secteur « transports » est le plus touché.
Un coût énorme
En 2008, les accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles ont coûté 235 millions d'euros à l'Assurance-maladie. (En recul cependant de 4,8 % par rapport à 2007). La Cram estime qu'en intégrant les dépenses indirectes supportées par les entreprises (désorganisation du service, perte de productivité, formation de remplaçants, etc.), la dépense frôle le milliard d'euros.
Guérir et... prévenir
Face à l'enjeu économique et social énorme que représentent l'accident du travail et la maladie professionnelle (2, 5 millions de journées de travail perdues en Bretagne) la Cram ne reste pas inerte. Elle va multiplier les actions de prévention avec les partenaires sociaux et développer une « ingénierie » de la prévention. « Les bons exemples doivent faire école » professe Thierry Balannec, ingénieur-conseil en charge des risques professionnels à la Cram.