La décision d’acquérir cet appareil remonterait à juin 2007 : le président français Nicolas Sarkozy, fraîchement élu, s’était retrouvé — avec son « minuscule » Airbus A319 de l’ETEC [1], sur la piste de l’aéroport de Rostock, en Allemagne orientale, à l’occasion d’un sommet du G8, faisant pâle figure à côté du mastodonte Air Force One du président Bush [2]. Un début d’incendie sur le réacteur d’un A319, lors d’un départ vers le continent africain en mars dernier, avait agacé le numéro un français, et renforcé sa conviction qu’il fallait accélérer le renouvellement de la flotte gouvernementale.
D’où l’argumentaire développé depuis par l’Elysée pour justifier cet achat, considéré à gauche comme somptuaire ou inutile :
— une autonomie de 11 000 km (qui évitera les sauts de puce, avec escales, des appareils gouvernementaux actuels) ;
— un achat d’occasion (60 millions d’euros — soit la moitié du neuf — mais sans l’aménagement VIP, estimé à une trentaine de millions
supplémentaires) ;
— le remplacement des deux A319 actuels, qui sont plus récents, mais dont les performances sont trop limitées ;
— une moindre pollution générée par cet appareil unique ;
— un outil efficace de gestion gouvernementale, grâce à un équipement sophistiqué en matière de communications, transmissions ; etc.