4 décembre 2010 - Le Télégramme
Des associations vont déposer un recours contre l'État qui, un an après sa condamnation par la justice pour la prolifération des
algues vertes en Bretagne, ne leur a toujours pas versé les dommages et intérêts accordés. Les quatre associations de défense de l'environnement concernées «vont déposer un recours contre l'État
pour demander à être indemnisées dans les plus brefs délais», a déclaré Michel Guillemot, président de Halte aux marées vertes.
«L'État mauvais joueur»
«Nous avons demandé à notre avocat de déposer ce recours et les autres associations font de même», a-t-il précisé. «L'État est mauvais joueur. Il a été condamné et
ne s'est toujours pas plié à cette décision de justice (...) Il devrait faire preuve d'un minimum de respect à l'égard d'associations qui sont ses partenaires», a estimé Michel Guillemot,
évoquant les réunions régulières avec l'État sur la question des algues vertes. «L'État n'a pas de problème pour financer des projets de méthanisation mais il ne trouve pas quelques milliers
d'euros pour indemniser des associations», a-t-il encore souligné.
Il y a un an, la cour d'appel administrative de Nantes avait condamné l'État à verser 15.000 € à l'association Eau et Rivières de Bretagne, contre 2.000 € en première instance. La cour avait également attribué 3.000 € aux associations Halte aux marées vertes, Sauvegarde du Trégor et De la source à la mer. La décision de la cour reconnaît que «le laxisme et les carences des préfets, qui n'ont pas appliqué les réglementations nationale et européenne, ont bel et bien favorisé la prolifération des algues vertes», s'était félicitée Eau et Rivières de Bretagne, qui dénonce notamment «la concentration du cheptel porcin et avicole qui se poursuit en Bretagne avec la bénédiction des préfets».