Dimanche 7 avril 2013
Du jeudi 28 au dimanche 31 mars s'est tenu à Buenos Aires le « campamiento internacional de la juventud », 1er camp international de jeunes anticapitalistes et anti-impérialistes sud-américains. Une réussite !
Réunissant 1 500 personnes, avec des délégations importantes d'Argentine bien sûr (Mouvement socialiste de travailleurs) et du Brésil (Juntos, MES-PSOL), et d'autres
plus réduites du Venezuela (Marea socialista), du Chili, du Pérou (COEN) ou encore de Saint-Domingue, ce camp était la première tentative de réunir la jeunesse du continent pour échanger autour
des situations, débattre des alternatives et resserrer les liens internationaux.
Comme partout sur la planète, la crise capitaliste montre les faillites du système et la nécessité d'en changer. La période est donc à l'offensive. Ont été évoqués
les principaux combats qui, bien que prenant des formes particulières selon les pays, donnaient des lignes directrices pour la gauche latino-américaine.
Il en va ainsi des questions anti-impérialistes et de la récupération des matières premières. Ce combat est mené avec une dimension écosocialiste pour la protection
des ressources : le projet de mine d’or géante exploité par des entreprises étrangères en Argentine offrant le meilleur exemple de la combinaison des luttes écologiques, anti-impérialistes… et
donc anticapitalistes.
Dans chaque pays, la question démocratique occupe une place centrale. La justice pour les victimes des crimes commis par les dictatures militaires, la place des
oligarchies bourgeoises, la reconnaissance des peuples indigènes ou les luttes contre les bureaucrates, les thématiques ne manquaient pas pour souligner la nécessité du combat
démocratique.
Les alternatives politiques en question
Une grande partie des échanges ont tourné autour des questions de stratégie. Il faut dire qu'entre la trahison politique de Lula, la mort de Chavez et le
kirchnerisme au pouvoir en Argentine, ici aussi, l'extrême gauche se trouve à la croisée des chemins.
Les débats ont mis en avant la nécessité de front large avec les mouvements de masse, la combinaison des processus électoraux et d'intervention dans les luttes et la
place que devraient occuper les révolutionnaires dans les processus de transition socialiste, comme au Venezuela. Loin de se limiter à une problématique continentale, tous ces développements ont
été soumis au débat avec les camarades européens présents pour confronter les réalités et les expériences.
Le NPA, la Quatrième Internationale et tous les anticapitalistes ne peuvent que se réjouir de l'existence d’une telle initiative. Il est urgent de développer
davantage de liens avec les militantEs latino-américains, par des invitations aux Rencontres internationales de jeunes et/ou à notre Université d'été, ou en nous rendant au prochain camp qui aura
lieu au Brésil.
Apprendre collectivement des expériences, les confronter, discuter d'alternatives au plan régional et international, sont autant de façon de faire vivre notre
internationalisme. Comme le chantent les sud-américains : « Me parece, me parece que el socialismo crece ! » 1
De Buenos Aires, Antoine Chauvel
1. « Je pense, je pense que le socialisme grandit »