17 novembre 2010 - Le Télégramme
QUIMPERLÉ . La Confédération paysanne appelait à un rassemblement, hier, devant le siège de l'entreprise Bigard, à Quimperlé, pour dénoncer l'accord sur le prix de la viande bovine conclu mercredi dernier. Environ 80 exploitants agricoles du Finistère, des Deux-Sèvres ou encore de Loire-Atlantique, ont empêché les poids lourds d'entrer ou de sortir du site. Éleveurs de bovins ou non, tous entendaient dénoncer l'accord de mercredi qui prévoit notamment une hausse des prix de la viande de 2 à 5 centimes d'euros le kilo.
Une augmentation bien loin des revendications des éleveurs qui réclamaient une hausse de 60 centimes. «Ce que l'on veut aujourd'hui, c'est une augmentation de 10
centimes par semaine pendant six semaines», assène Pierre Messager, porte-parole de la Confédération paysanne des Pays de la Loire. Les syndicalistes ont rencontré des membres de la direction du
groupe, hier. Une rencontre jugée «positive» par Pierre Messager, même s'il n'en est rien ressorti de concret.
Plusieurs réunions
Quelques manifestants sont restés sur place toute la nuit. Ils devraient lever le camp ce midi. Une nouvelle réunion est prévue aujourd'hui en fin de matinée, à
Angers, entre la Confédération et le médiateur. Une autre s'est tenue, hier soir, à Paris, entre l'interprofession et le médiateur.
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Béatrice Le Grand
À la veille de la réunion avec le médiateur, à Angers, des éleveurs ont fait le siège de l'abattoir Bigard.
Près de 80 éleveurs de bovins ont manifesté, hier, à Quimperlé (Finistère), devant le siège du groupe Bigard, numéro 1 de l'abattage en France avec près de 42 % de part de marché. Les éleveurs, rassemblés par la Confédération paysanne, critiquent l'accord récemment signé qui augmente de 5 centimes d'euros le kilo de carcasse vendu aux abattoirs.
« Nous demandons une augmentation plus importante. Ce qui a été négocié n'est pas suffisant. Cela correspond juste à l'augmentation annuelle habituelle de 20 € pour 400 kg de carcasse », expliquent Pierre Messager et Christian Drouin, respectivement porte-parole de la Confédération pays de Loire et responsable viande. Les éleveurs sont venus de Mayenne, du Maine-et-Loire, de Vendée, du Finistère, de Loire-Atlantique pour établir un barrage filtrant aux entrées du site quimperlois.
Vers 15 h, une délégation a été reçue par la direction du site, en l'absence du PDG, Jean-Paul Bigard. L'entrevue d'une heure trente n'a pas apporté d'avancées.
Les éleveurs de bovins estiment qu'il leur est « impossible de créer un rapport de force avec des groupes aussi gros que Bigard. C'est lui qui fixe les prix. » Ils font un calcul rapide. « Cette année, un éleveur perd près de 8 000 €.
Comparée à 2008, la perte est de 12 000 €. Nous sommes là pour faire pression. » Une pression qu'ils entendent maintenir à Quimperlé toute la nuit jusqu'à ce matin. Quand s'ouvrira, en préfecture d'Angers, la rencontre entre le médiateur et les producteurs.