Cette annonce de travaux sur les murs de Coallia à Brest signe la mise à la rue d’une dizaine de personnes qui s’y sont réfugiées.
La menace de mettre les affaires à la poubelle est déjà mise en oeuvre pour ce qui est des matelas envoyés à la déchèterie. Coallia leur demande toute la journée de partir mais ne donne pas de solution d’hébergement. Il faut dire que la préfecture, dont le rôle est de financer l’affaire, ne fait rien dans ce sens. Pourtant des lignes de crédits existent dans la comptabilité nationale!
Ces gens sont des migrants demandeurs d’asile en France et arrivés à Brest.
En face d’eux ils ont des autorités qui refusent de mettre en pratique ce que la loi leur commande. Normalement c’est d’un accompagnement pendant le traitement de leur demande d’asile qu’il s’agit. Cela consiste en un accueil en France, un logement décent, de l’aide médicale et sociale comme la scolarisation des enfants par exemple, ou de la nourriture.
Ne supportant pas de voir des enfants, des malades, des femmes enceintes à la rue des citoyens brestois réagissent essayant de suppléer aux carences des autorités d’une part, et diffusant de l’information à la population d’autre part. Ce sont eux qui font le travail, ce ne sera pas tenable longtemps.
La situation des gens qui restent dans le couloir de Coallia est insoutenable mais ils pensent que cet organisme va leur fournir un logement en attendant le résultat de leur demande.
Ces gens n’ont aucune prise sur leur réalité dans un pays dont ils ne parlent pas la langue et dont ils ne connaissent pas les usages. Pour l’instant ce qu’ils voient, et subissent, c’est une mise à la rue en règle et systématique pour toutes les raisons inimaginables: là ils gênent le fonctionnement des institutions, ici ils dérangent les usagers du service public, ou bien la maison inhabitée qu’ils ont squattée n’est pas pour eux car appartenant à Brest Métropole Océane qui n’en fait rien, ou encore que des travaux vont être entrepris dans le lieu où ils sont.
A chaque fois ils se font jeter à la rue avec le peu d’affaires qu’ils ont par des responsables civils usant d’huissiers, d’avocats, de juges et de policiers. Si les autorités ne veulent pas de publicité sur les migrants à Brest, prétextant que si nous aidons des gens cela fera une réputation d’accueil que les passeurs utiliseront, ne serait il pas mieux de au moins les loger provisoirement à leur arrivée ?