6 février 2012 à 08h05
Aujourd'hui coïncide avec la date limite de dépôt des candidats à la reprise de la Sobrena. Samedi, 800 personnes se sont rassemblées place de la Liberté à Brest pour manifester leur soutien aux salariés de la Sobrena, en redressement judiciaire, avant de partir en cortège, aucentre-ville.
1.500 personnes, selon la CGT, syndicat majoritaire de la société de réparation navale. 680 selon la police. «Nous étions un peu moins
nombreux qu'au mois denovembre, a convenu Olivier Le Pichon, secrétaire de l'Union locale CGT. Mais nous avions besoin de manifester notre position clairement». Depuis le mois de janvier, des
industriels se sont manifestés auprès de l'entreprise.
Des efforts demandés à la Chambre de commerce
«À ce jour, aucune offre n'a été déposée», a rappelé Thierry Beuzet, délégué CGT. Quatre repreneurs potentiels ont marqué leur intérêt pour l'entreprise de
réparation navale. Eiffage et Gibdok (Gibraltar); l'Italien Palumbo etleHollandais Damen. «A priori, ils sont quatre, a confirmé Thierry Beuzet. Mais est-ce que les quatre déposeront une offre?
On ne sait pas. Lundi (date limite de dépôt, NDLR), on saura. On entrera dans le vif du sujet. Avant, nous voulons faire passer un message. Dans la plupart des discussions que nous avons pu avoir
avec ces possibles repreneurs, il a été question de la remise en cause des acquis sociaux.
Nous espérons en garder le maximum. Nous voulons que la chambre de commerce fasse des efforts sur les tarifs des cales, des grues, de l'énergie... Car ça pèse quand
même un sacré poids sur le tarif horaire. Ilne peut pas être supporté que par les salariés. Si le repreneur est sérieux et qu'il nous convient, nous espérons qu'il ne sera pas arrêté par les
tarifs de la Chambre de commerce. Autrement, nous le ferons comprendre dans nos actions futures. À chaque fois qu'un repreneur possible a eu une discussion avec nous, ilest ensuite allé discuter
avec la CCI», a appuyé Thieery Beuzet.
Besoin que l'État s'engage
La CGT, à laquelle s'est jointe la CFE-CGC, veut des réponses auxquestions suivantes: Est-ce que les offres qui seront faites répondent bien à l'enjeu de la
réparation navale à Brest? Est-ce qu'elles correspondent auniveau attendu? Quelles sont les conditions sociales réelles d'une éventuelle
reprise? «Nous avons besoin de prendre des assurances quant au repreneur pour ne pas tomber sur un margoulin comme Mercatech, chez Jabil. Tout ça demande un temps d'examen et de réflexion. Il
nous faut aussi un engagement de l'État qui garantisse le projet.
Là-dessus, nous sommes très clairs». Dans les rangs des manifestants, où se trouvaient plusieurs figures politiques locales, Louis Aminot, ancien adjoint au maire, était venu pour soutenir l'industrialisation de Brest. «Elle est en grand danger. On touche du doigt les conséquences des lois de restructuration militaire. Brest ne peut pas se limiter à une fonction de garage atomique de quatre sous-marins. Il faut de la réparation navale». Des personnels de l'Éducation nationale étaient également présents, place de la Liberté. La carte scolaire est tombée vendredi. «En Finistère, quelques établissements qui se sont battus ont réussi à sauver les postes menacés, notent Frédéric Pogent et Olivier Cuzon, enseignants. Mais sur la question des Rased, rien n'a changé. Ils auront été la variable d'ajustement qui a permis d'éviter la fermeture de 18 classes etd'éviter la fronde des parents d'élèves, que cela aurait suscité».
- Karine Joncqueur