COMMUNIQUE DES ASSOCIATIONS DE L’IMMIGRATION ET DES ORGANISATIONS POLITIQUES TUNISIENNES EN FRANCE
Non au savoir faire et aux techniques d’ingérence de Madame Alliot Marie
Les déclarations des responsables français dont notamment l’offre de service et d’ingérence faite par la ministre Madame Alliot Marie proposant aux autorités tunisiennes de les faire bénéficier du « savoir faire et des techniques du maintien de l’ordre à la françaises » pour mater la population, constituent, en ces jours tragiques que traverse la Tunisie,une insulte au peuple tunisien qui s’est soulevé pour réclamer la liberté, le droit à la vie et au travail, la dignité,la démocratie et la justice sociale.
Ces déclarations et prises de positions officielles témoignent de la myopie des autorités françaises qui persistent à ne pas vouloir regarder la réalité de la situation en Tunisie, en ménageant vaille que vaille un pouvoir corrompu et despotique qui tue les manifestants, emprisonne les défenseurs des droits de l’homme et foule aux pieds les droits élémentaires de la personne humaine.
Les tunisiens de France, les associations de l’immigration et les représentants des mouvements politiques tunisiens dénoncent l’attitude du gouvernement français et son mépris envers les aspirations légitimes du peuple tunisien et condamnent son soutien aux politiques répressives du pouvoir en Tunisie.
-ATF- ATF PARIS - COURANT NATIONALISTE PROGRESSISTE - CPR - CRLDHT - ETOILE NORD AFRICAINE - FDLT (FORUM DÉMOCRATIQUE POUR LA LIBERTÉ ET LE TRAVAIL) - FTCR - MOUVEMENT NAHDHA - MOUVEMENT TAJDID FRANCE - PCOT - PDP - SOLIDARITÉ TUNISIENNE - SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE - UTIT - VOIX LIBRE.
Madame Alliot Marie
Communiqué du collectif de solidarité avec la lutte des habitants de Sidi Bouzid
Madame Alliot Marie à l’Assemblée Nationale répondant au nom du Gouvernement à une question d’un député français a déclaré « on ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis. Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. »
Monsieur Bruno Le Maire a quant à lui déclaré sur Canal+ « le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses » Le régime répressif du président Ben Ali est responsable de la mort de plusieurs dizaines de tunisiens ; il réprime sauvagement des manifestations légitimes, il fait tirer sa police à balles réelles , il saccage les appartements de militants, il emprisonne en dehors de toute légalité...
Cette complicité, active avec l’offre de service de Madame Alliot Marie est dégradante pour le peuple français. Nous appelons l’ensemble des démocrates français à protester et à faire changer de position le gouvernement français. Le peuple tunisien a droit à un avenir démocratique et digne.
Le collectif de solidarité avec la lutte des habitants de Sidi Bouzid appelle à une manifestation samedi 15 janvier à 14 h Place de la République
AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM -ATF- ATF PARIS - ATMF - ATTAC - CAPJPO-EUROPALESTINE - CEDETIM - CFDA - CISA - CMF (COLECTIF DES MUSULMANS DE FRANCE )- CNT - COMITÉ NATIONAL DE SOUTIEN AU MOUVEMENT DU BASSIN MINIER - COURANT NATIONALISTE PROGRESSISTE - CORELSO - CPR - CRLDHT - DAL - ETOILE NORD AFRICAINE - EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS - FASE (FÉDÉRATION POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE) - FDLT (FORUM DÉMOCRATIQUE POUR LA LIBERTÉ ET LE TRAVAIL) - FSQP - FTCR - FMVJ-FRANCE (FORUM MAROCAIN VÉRITÉ ET JUSTICE) – GAUCHE UNITAIRE - LA PELLE ET LA PIOCHE - LES ALTERNATIFS - LDH - LE MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE - LUTTE OUVRIÈRE - MANIFESTE DES LIBERTÉS - LE MOUVEMENT DES JEUNES SOCIALISTES - MOUVEMENT NAHDHA - MOUVEMENT TAJDID FRANCE - MRAP - NO-VOX - NPA - ORGANISATION DE FEMMES EGALITÉ - PARTENIA 2000 – PADS MAROC (PARTI D’AVANT-GARDE DÉMOCRATIQUE SOCIALISTE/MAROC) - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - PIR (PARTI DES INDIGENES) - LE PARTI SOCIALISTE UNIFIÉ (MAROC) - RÉSEAU FÉMINISTE « RUPTURES » - RÉSEAU STOP LA PRÉCARITÉ - SOLIDAIRES - SOLIDARITÉ TUNISIENNE - SORTIR DU COLONIALISME - SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF - UTIT - VOIE DÉMOCRATIQUE MAROC - VOIX LIBRE.
A Marseille
MARSEILLE, 12 jan 2011 (AFP) - Entre 700 et 1.000 personnes, selon les chiffres de la police et des organisateurs, ont défilé mercredi à Marseille aux cris de « Ben Ali assassin », en solidarité avec le mouvement de contestation du régime en Tunisie, a constaté une journaliste de l’AFP. Partie du haut de la Canebière, la foule a rejoint dans le calme en fin d’après-midi le consulat général de la Tunisie, placé sous la protection des CRS, scandant « Ben Ali, casse-toi », "Ben Ali assassin, Sarkozy complice", et agitant des pancartes dénonçant « 60 morts en quatre jours » et des photos de victimes présumées ensanglantées.
"Nous sommes surpris de voir les Tunisiens défiler, eux qui d’habitude sont terrorisés. Là ils sont sortis, ils n’ont plus peur, quelque chose a changé", a déclaré Yahia Bounouar, opposant algérien et porte-parole du collectif « Solidarité Maghreb ».
"On n’a plus le droit d’avoir peur, on est là pour les Tunisiens. Sarkozy, il parle pour tout le monde, mais là il ne dit rien, alors que le peuple souffre", a lancé Abdesslem Bayaoui, dont la famille vit à Sidi Bouzid (centre-ouest), où a débuté le mouvement le 17 décembre après le suicide par le feu d’un jeune marchand de rue.
Tarek Klabi, membre du collectif, a expliqué "être là pour soutenir à 100% le peuple tunisien et dénoncer tous les morts, dont on ne connaît pas le chiffre exact, mais qui est plus élevé" que les chiffres officiels, selon lui.
Aux côtés de nombreux jeunes et mères de famille, des militants de partis politiques de gauche (PCF, NPA) et d’organisations de défense des droits de l’homme étaient présents dans le cortège.
Un précédent rassemblement avait réuni dimanche une centaine de personnes pour dire « halte à la répression au Maghreb ». Les violences en Tunisie, sur fond de mécontentement social, ont fait en un mois entre 21 morts (bilan officiel) et plus de 50 tués (source syndicale).
jb-anb/ei
COMMUNIQUÉ DU NPA. ASSEZ DE RÉPRESSION EN TUNISIE.
Ben Ali, président en exercice depuis 23 ans, souffle le froid et le chaud. D’un côté, il fait annoncer la libération des manifestants arrêtés et de l’autre, sa police politique arrête Hamma Hammami, porte-parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), ainsi que plusieurs militants et syndicalistes et l’armée se déploie à Tunis soumise au couvre-feu.
Le mouvement de révolte contre le pouvoir en place se poursuit et s’étend à de nouvelles villes, avec malheureusement de nouvelles victimes. La jeunesse et la population en ont assez d’un pouvoir corrompu, de la misère, du chômage.
Il faut arrêter la spirale de la répression en Tunisie.
Le NPA renouvelle sa solidarité avec la jeunesse, la population, les partis, syndicats et associations qui se sont levés contre le pouvoir de Ben Ali. Le NPA exige la libération immédiate d’Hamma Hammami et de tous les manifestants et militants arrêtés.
Le gouvernement français doit sortir de son silence complice et exiger du gouvernement tunisien l’arrêt de la répression et le respect de toutes les libertés démocratiques en Tunisie.
Le 12 janvier 2011
CNT
Secrétariat International CNT-F
33, rue des Vignoles
75020 Paris
Stoppons les « pompiers pyromanes » français !
Ça suffit ! Entre la Côte d’Ivoire, le Niger, l’Algérie et la Tunisie, l’État français a plus que prouvé qu’il n’est bon à rien d’autre qu’à défendre ses propres intérêts politiques et économiques en jetant de l’huile sur le feu ou en soutenant des dictatures.
Et qui peut oublier l’opération Turquoise du Rwanda en 1994, l’opération Licorne en Côte d’Ivoire depuis 2002, le soutien aux Déby, Compaoré, Eyadema, Bongo, Omar Guelleh et autres dictateurs néo-coloniaux ?
Et qui peut oublier les présences d’Areva, Bolloré, Bouygues, France Télécom, EDF, Total, etc. dans tous ces pays ; autant de multinationales françaises et de leurs filiales, qui asservissent et exploitent les populations locales, pillent les richesses naturelles et détruisent les terres ?
Il est temps que l’État français se taise et se désengage militairement et politiquement de toutes ses anciennes colonies où elle n’a de cesse, depuis les pseudo-indépendances, de laisser faire voire de soutenir le pire pour conserver son pré-carré politique ou ses intérêts économiques. Il est temps que les multinationales françaises cessent de piller ces pays et d’arroser les dirigeants locaux pour gagner de nouveaux marchés ou conserver ceux qu’ils ont déjà. Il est temps que l’État français arrête d’expulser des immigrés qu’il a lui-même forcé à quitter leurs pays en soutenant des dictatures ou empêchant tout développement économique et progrès social. Il est temps que les dirigeants français arrêtent de jouer aux innocents humanistes aux mains propres et aux « porteurs de paix ».
Car comment l’État français peut-il s’insurger contre les prises d’otage au Niger, quand Areva surexploite les Nigériens, pille leur uranium et pollue leurs terres sans vergogne ?
Car comment Michèle Alliot-Marie peut-elle oser proposer « le savoir faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité » ? Alors que la police française forme aussi la police haïtienne, la PFP mexicaine ou les OMON russes, entre autres - pays où ne règne pas vraiment la liberté des peuples ? Comment peut-elle ne faire que « déplorer les violences » en Tunisie et Algérie sans remettre en question son soutien indéfectible à Bouteflika et Ben Ali, que Nicolas Sarkozy n’a de cesse de présenter comme des porteurs de démocratie et de progrès sociaux ? Comment encore peut-elle oser dire que « la France n’a pas de leçons à donner » à ces dirigeants, quand elle se permet chaque jour d’en donner à tant d’autres à travers le monde ?
Vraiment il est temps que l’État français se taisent une bonne fois pour toute et retire ses armées, ses bases militaires, ses « aides au développement » et autres outils de conquête néo-coloniale.
La liberté et l’émancipation des peuples ne viendra jamais d’une ingérence extérieure, et surtout pas d’un État au passé et au présent aussi chargé que la France.
C’est à nous, qui résidons sur le territoire français, que revient de lutter aujourd’hui comme hier contre l’État et les entreprises qui poursuivent, sous d’autres formes, la colonisation.
Anticolonialiste toujours, toujours anticapitaliste !