"Après des semaines de pression mise par les conservateurs et l'UKIP [le parti anti-européen qui monte en puissance depuis quelques mois], le Premier ministre a
prononcé (...) un discours important sur l'immigration, en promettant de nouveaux contrôles sur l'accès des immigrés au système de santé, à l'hébergement [social] et aux bénéfices sociaux",
rapporte le Telegraph.
"L'accès aux services publics clés doit être quelque chose que les immigrés gagnent, et non un droit automatique", a déclaré David Cameron, suggérant que les
immigrés font un usage "injustifié" des services publics anglais. "Nous voulons des gens qui s'intéressent à ce qu'il peuvent offrir à la Grande-Bretagne", a-t-il indiqué, en s'en prenant aux
"touristes de la santé". "Soyons clair. Ce que nous avons est un service national gratuit de santé, ce n'est pas un service international de santé", a-t-il lancé. D'après Downing Street, le
montant dépensé chaque année pour soigner les immigrés se situe "entre 10 et 20 millions de livres". Le gouvernement envisage de supprimer la gratuité des soins pour les migrants des pays
extérieurs à l'Espace Economique Européen (EEE).
Concernant les autres mesures, David Cameron souhaite que l'allocation chômage perçue par les immigrés s'arrête au bout de six mois s'il n'y a aucune perspective
d'emploi, et si la maitrîse de l'anglais n'est pas acquise. Il "a également promis 'un nouveau statut pour l'allocation des logements sociaux', qui selon lui donnerait la priorité aux
'personnes locales'", rapporte le
Telegraph.
Ces annonces ont immédiatement soulevé de vives critiques, dont The Independent se
fait l'écho. Le quotidien de gauche rappelle que "la plupart des immigrants habite dans le secteur privé", et que "la grande majorité des immigrants en provenance de l'EEE sont jeunes, en
bonne santé et pour la plupart au travail, et apportent une contribution nette à l'économie."
Des faits également rappelés par le
Guardian, qui demande aux dirigeants "de parler des bénéfices de l'immigration plutôt que de diaboliser les migrants ou leur impact économique". "Les politiques de tous bords sont
en compétition dans ce qui commence à ressembler dangereusement à quelque chose comme une surenchère sur l'immigration", analyse le quotidien. "La cause immédiate de ce débat est la levée des
restrictions temporaires pour les immigrés de l'UE en provenance de Bulgarie et de Roumanie qui prendra effet en décembre prochain", précise-t-il, "mais la cause sous-jacente est le
ralentissement continu de l'économie et les coupes réelles de la coalition dans les budgets de l'aide sociale et des dépenses de santé". Et le journal d'ajouter que Cameron exacerbe ainsi "la
crainte que les immigrés aient droit à une part injuste d'un gâteau dont la taille diminue".