27 juillet 2012 -
L'annonce par Manuel Valls du démantèlement de campements roms, deux ans après le discours controversé de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur le sujet, préoccupe les associations.
«Ce n'est pas le discours de Grenoble, mais les déclarations de Manuel Valls sont quand même inquiétantes», a jugé Saimir Mile, président de l'association La voix des Roms, demandant que François Hollande tienne son engagement électoral de ne pas expulser sans solution de relogement et surtout de faciliter l'accès des Roms au marché du travail, «point de départ essentiel», selon lui, pour améliorer la situation.
Intervenant mercredi, au sénat, le ministre de l'Intérieur s'est dit «inquiet de la concentration dans une série de campements».
«La situation aujourd'hui à Lyon, à Aix-en-Provence, en Seine-Saint-Denis, dans une partie de l'agglomération lilloise, nous oblige à prendre des décisions de
démantèlement», a-t-il déclaré.
À Stains (Seine-Saint-Denis), «il y a actuellement quatre campements, ce qui représente un millier de personnes», précise le maire PCF, Michel Beaumale. «Cela pose
de nombreux problèmes, d'hygiène, de sécurité,etc», ajoute l'élu, qui a écrit à François Hollande «pour lui signaler le problème».
La «logique sécuritaire ne suffit pas»
«Qu'il y ait des problèmes, on ne le nie pas», comme à Aix-en-Provence, où «300 personnes vivent sur un bidonville. Il peut y avoir des violences, des économies
parallèles, mais ne répondre qu'en terme de logique sécuritaire ne suffit pas», estime Malik Salemkour, vice-président de la Ligue des Droits de l'homme, et animateur du Collectif
Romeurope.
«Pas avec des gaz lacrymogènes»
Selon Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du Monde, «démanteler certains camps, pourquoi pas, mais seulement si c'est préparé, et pas avec
des gaz lacrymogènes comme ces dernières années», notamment après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, qui avait stigmatisé les Roms.