La Cour européenne des droits de l’Homme doit examiner jeudi le recours déposé par l’ancien militant politique lavallois, Hervé Éon, 61 ans, condamné pour « offense au chef de l’État » en 2008.
Lors de la visite du président de la République, Nicolas Sarkozy, le 28 août 2008, à Laval, Hervé Éon avait brandi une pancarte portant l’inscription « Casse-toi pov’con ». Une référence à la célèbre algarade entre Nicolas Sarkozy et un agriculteur, quelque mois plus tôt au Salon de l’agriculture.
Trente euros d’amende
Le procureur de la République, Alex Perrin avait décidé de poursuivre en ressuscitant le vieux délit d’offense au chef de l’État, inscrit dans la loi sur la presse de 1881. En novembre 2008, Hervé Éon avait été condamné à une « amende de principe » de trente euros avec sursis (le parquet avait requis mille euros). Une décision confirmée par la suite en appel, et pour laquelle Hervé Eon n’avait pas obtenu de pourvoi en cassation.
« Atteinte à la liberté d’expression »
L’avocate d’Hervé Éon, Me Dominique Noguères, demande aux juges européens de condamner la France pour atteinte à la liberté d’expression d’Hervé Éon. Selon elle, son droit à un procès équitable aurait par ailleurs été violé par le rejet de sa demande d’aide juridictionnelle. « Même si la condamnation a été très légère, il est ahurissant que ce monsieur ait été arrêté et poursuivi en justice pour offense au chef de l’Etat, estime l’avocate », affirme-t-elle, soulignant que « le nom du président de la République n’était même pas cité » sur la pancarte litigieuse.
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