2 septembre 2012 à 09h38
Le tribunal de commerce de Quimper examinera en effet mercredi des offres de reprise partielles ne préservant que quelques centaines d'emplois.
Les syndicats CGT, FO et CFDT appellent ce jour-là à un grand rassemblement devant le tribunal. Dès lundi, les représentants
syndicaux recevront les cinq offres de reprise éventuellement "améliorées", avant un comité central d'entreprise mardi au siège du groupe
à Châteaulin (Finistère) puis l'audience de mercredi. Un jugement est attendu pour vendredi, ou au plus tard lundi 10 septembre, date d'expiration de la
poursuite d'activité fixée lors de la liquidation de ce pôle le 1er août.
Les offres à l'étude
Le 10 août, les groupes Duc, Glon Sanders (filiale de Sofiproteol) associé à Duc, Axereal, LDC et Tallec ont déposé des offres séparées de
reprise partielle portant sur les sites de Clémont (Cher), Sérent (Morbihan), Laval (Mayenne), Boynes (Loiret) et Amilly (Loiret).
Un entrepreneur et élu local du Pas-de-Calais, Roger Houzel, qui avait avancé l'idée d'une cinquième offre à capitaux iraniens pour l'abattoir de Graincourt (254
emplois), a finalement jeté l'éponge vendredi. Outre ce site, le sort de l'abattoir de Blancafort dans le Cher (244 emplois) reste très incertain, en l'absence d'offre de reprise
formelle.
1.200 suppressions d'emploi redoutées
"En l'état, on table au total sur près de 1.200 suppressions d'emploi, ce qui est évidemment déplorable", indique Jean-LucGaillard, délégué
central CFDT.
Alors que la date limite de dépôt des offres améliorées a expiré vendredi à midi, le gouvernement "travaille d'arrache-pied" à l'optimisation des dossiers, a
confié une source proche du ministère délégué à l'Agroalimentaire. Mais ni les cabinets, ni les groupes concernés, ni les administrateurs n'ont jusqu'à présent laissé fuiter d'informations sur
d'éventuelles améliorations d'offres.
Un vrai gâchis selon les syndicats
"Dans le meilleur des cas, cela concernera une poignée de postes", estime Nadine Hourmant, déléguée centrale FO. "C'est un
vrai gâchis alors qu'on aurait pu sauver ce groupe s'il y avait eu une vraie volonté".
Pour la CGT, rien n'est toutefois joué. Selon ce syndicat, l'option d'une reprise globale du groupe (3.400 salariés au total en France), rejetée
par le tribunal le 1er août, reste plus que jamais à l'ordre du jour. "Nous n'envisageons pas que le tribunal puisse valider ces offres de reprise partielle. Ce
serait une aberration industrielle, économique et sociale", estime Raymond Gouiffès, délégué central CGT, rappelant que "les différents pôles de Doux (frais,
congelé, produits élaborés) sont profondément imbriqués".
Selon lui, "le tribunal peut et doit se donner le temps d'assurer une reprise globale (de Doux) et de permettre une
restructuration de la filière avicole". La CGT espère que "sous la pression et vu les enjeux", le tribunal acceptera à cet effet d'accorder un nouveau délai de poursuite d'activité du
pôle frais. Le syndicat prône aussi un dessaisissement du tribunal de commerce de Quimper au profit d'une juridiction
professionnelle.
Un dépaysement souhaité par la FNSEA
Une revendication qu'a également formulée cette semaine Xavier Beulin, président de la FNSEA et du groupe Sofiproteol,
candidat malheureux à une reprise globale de Doux, pointant "une inadéquation entre les enjeux d'un dossier international, quel
qu'il soit, et son traitement par des juridictions locales". [Quimper, petite bourgade : la polémique]
Les autres activités du groupe Doux en observation
Concernant les autres activités de Doux (export et produits élaborés), pour laquelle la famille éponyme
dispose du soutien de la banque Barclays, le tribunal a fixé la période d'observation au 30 novembre.
Tous nos articles sur la descente aux enfers du groupe
http://www.letelegramme.com/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/chateaulin/groupe-doux-semaine-cruciale-pour-les-1-700-salaries-du-pole-frais-02-09-2012-1824170.php