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La CLCV est vigilante sur les taux de nitrate dans l'eau du robinet.
L'association Consommation, logement et cadre de vie réclame une tarification plus sociale. Elle met la pression sur la municipalité.
À l'occasion de la journée mondiale de l'eau, la CLCV (consommation, logement et cadre de vie) met la pression sur la municipalité. Ses membres regrettent notamment le manque de discussion au sein des commissions consultatives des services publics. « On a vraiment l'impression de faire de la figuration, affirme Michel Girault, membre de cette commission. On nous prend pour des clowns. Comment expliquer que l'on demande notre avis sur les règlements de service préalablement votés et négociés avec les délégataires ? » L'association réclame un fonctionnement de ces instances qui permette une réelle concertation. « Même le minimum légal n'est pas respecté par la municipalité, renchérit Marie-Françoise Boucher. Pourtant, on parle de démocratie participative. On a plutôt l'impression que l'on nous tient à l'écart. »
Les nouveaux contrats
Dans le cadre de l'échéance des contrats d'eau et d'assainissement, la CLCV, tout en privilégiant un retour en régie, a fait des propositions. Certaines ont été retenues, comme le maintien des deux factures sur relevés. Elles tiennent compte de la consommation réelle et cela permet une meilleure surveillance d'éventuelles fuites. La CLCV regrette, par ailleurs, la mise en place d'un abonnement pour l'assainissement qui n'existait pas auparavant à Quimper (8 € par an). Elle constate que les termes du contrat ont été durcis, rendant plus difficiles les recours possibles contre le délégataire (Véolia).
Pression maximum
Dans le nouveau règlement de service, il est question des pressions au compteur des abonnés : de 0,5 à 12 bars. Dans l'ancien contrat, il n'existait pas de pression maximum. « Douze bars, c'est beaucoup trop élevé pour un usage normal des appareils, informe la CLCV. Cela oblige les abonnés à installer un réducteur de pression. » D'après l'association, l'information sur la pression dans le réseau n'a pas été fournie avec l'envoi du règlement de service, comme le maire l'avait annoncé par courrier.
Prix de l'eau : écarts importants
L'association regrette qu'il n'y ait pas de tarification sociale calculée en fonction de la consommation d'eau. « Les prix restent les mêmes pour tous les abonnés en dessous de 6 000 m3, ajoute Marie-Françoise Boucher. C'est dommage. Pourquoi ne pas mettre en place des prix qui pénalisent les gros consommateurs afin de les inciter à économiser l'eau ? » La CLCV recense actuellement les différents tarifs sur les communes de l'agglomération. « En 2004, on avait déjà constaté de fortes disparités. Le prix de l'abonnement, par exemple, est actuellement de 28 € à Quimper et de plus de 80 € à Plonéis. »
La qualité en question
Quand elle tient des bars à eau en proposant aux personnes de reconnaître entre trois eaux différentes, c'est bien pour inciter à boire celle qui sort du robinet et demander aux responsables de la rendre buvable. « Nous constatons malheureusement que les taux de nitrate sont souvent élevés, autour de 40 mg/litre, conclut Marie-Françoise Boucher. Notre vigilance sur ce point va s'accroître, avant l'entrée en vigueur de nouvelles normes européennes en 2015 qui divisera par deux le taux actuel autorisé (0,25 au lieu de 0,50). »
Lucile VANWEYDEVELDT