17 novembre 2010 - Le Télégramme
La Commission locale d'information des monts d'Arrée a été un peu mouvementée, hier soir, au conseil général, à Quimper.
Les 43 membres devaient parler de l'analyse de l'état radiologique du site de Brennilis et des prescriptions techniques de l'Autorité de sûreté nucléaire sur la suite du démantèlement. «La Cli a trois mois pour répondre aux prescriptions techniques pour la poursuite du démantèlement. Elle devra donner son avis pour le 28 janvier, explique le président Pierre Maille.
Nous avons choisi l'Acro (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest) pour nous aider à formuler cet avis». La Cli a aussi demandé à l'Acro de la conseiller sur le dossier de l'état radiologique. «Il y a déjà eu beaucoup d'études réalisées, précise le docteur Philippe Biétrix, président du groupe de travail études et expertises de la Cli.
On verra si elles sont suffisantes. S'il faut des études supplémentaires, elles seront réalisées». Des représentants des associations membres de la Cli sont alors intervenus pour demander la révision du cahier des charges concernant la mission d'expertise sur l'état radiologique du site. Chantal Cuisnier (Sortir du nucléaire) a mis en doute l'indépendance de l'Acro sur ce dossier.
Les sept associations écologistes de la Cli avaient demandé une révision du cahier des charges à la suite des remarques de la Criirad «seul organisme à ce jour indépendant de l'industrie nucléaire et de tout parti politique». Ces remarques portaient notamment sur un délai suffisant (neuf mois) pour mener à bien des études. «Nous n'avons eu aucun contact avec la Criirad», a souligné Pierre Maille.
Le président a ajouté que la Cli avait voté les dossiers à l'ordre du jour hier soir, avec cinq abstentions. Quatre représentants écologistes avaient alors déjà quitté la salle, dont Chantal Cuisnier qui a indiqué qu'elle démissionnait de la Cli.
L'association Sortir du nucléaire a démissionné hier de la Commission locale d'informations des Monts d'Arrée.
Quelles décisions ont été prises hier, à Quimper, lors de la réunion de la Commission locale d'information (Cli) des Monts d'Arrée concernant la centrale nucléaire de Brennilis ?
L'Association pour le contrôle de la radioactivité de l'Ouest (Acro) a été retenue pour conseiller la Cli dans deux domaines : elle dispose de trois mois pour déterminer si la connaissance actuelle de l'état radiologique du site de Brennilis est suffisante, ou non, avant le démantèlement de la centrale nucléaire. Elle a également trois mois pour conseiller la Cli sur la pertinence, ou non, des recommandations techniques formulées par l'Autorité de sûreté nucléaire (qui travaille au nom de l'État) pour le démantèlement de la centrale.
Pourquoi des associations ont-elles claqué la porte de la réunion ?
Quatre associations membres de la Cli ont quitté la réunion prématurément, hier : Vivre dans les monts d'Arrée, le Groupe mammalogique breton, Agir pour un environnement et un développement durables (AE2D) et Sortir du nucléaire. Cette dernière a même démissionné.
Ces associations contestent le choix de l'Acro comme consultant de la Cli. « L'Acro perçoit des subventions substantielles de la part de l'Autorité de sûreté nucléaire, expliquent-elles. Si le besoin s'en faisait sentir, ce serait difficile pour elle de ruer dans les brancards. »
La méthode Pierre Maille leur pose également problème. « Il nous a mis le couteau sous la gorge pour que l'avis soit donné dans les délais imposés par la loi. Trois mois, c'est insuffisant pour mener des études fouillées. Nous demandons un délai plus important. »
Qu'en pense Pierre Maille ?
Concernant la méthode : « Tous les avis ne peuvent s'imposer, tranche le président de la Cli. La Cli compte 43 membres. Il n'y a eu que 5 abstentions, aucune voix contre. » Concernant le choix de l'Acro : « Cette association connaît le dossier et son offre est la moins onéreuse. Et si l'Acro reçoit des subventions de l'ASN, la Cli aussi... » Et concernant la démission de Sortir du nucléaire : « On a toujours tort de ne pas être là où le dialogue se noue. »