Les parents d'élèves de Kerjestin se disent prêts à aller jusqu'au blocage de l'école pour obtenir le maintien de la Clis. La classe intègre des enfants handicapés.
«À l'inspection académique, on m'a laissé entendre, hier (NDLR: jeudi), qu'il fallait que je conditionne mon fils à la fermeture de sa
classe et à son transfert vers Paul-Langevin, à Penhars. Le conditionner?» Fabienne en reste bouche bée. Elle est la maman d'un garçon de 11 ans scolarisé dans la classe pour l'inclusion scolaire
de Kerjestin, dont la fermeture est programmée à la rentrée. La classe accueille des enfants, de 9 à 12 ans, déficients cognitifs. La première réaction de son fils? «Il m'a dit qu'il ne voulait
pas retourner avec les petits (*). Il a l'impression de revenir en arrière, de régresser», rapporte Fabienne. Il existerait une alternative: son inscription dans une classe ordinaire de l'école
primaire de Kerjestin. «Je n'ai rien signé», s'indigne-elle.
«400 signatures»
À ses côtés, hier matin, devant l'école, des parents d'élèves. Ils distribuent des tracts sur lesquels on peut lire: «Tout un chacun comprend la détresse des parents des élèves handicapés,
l'inspection vient de trouver la réponse, ils seront incognito dans nos classes»! «Soyons solidaires, refusons la fermeture des Clis», ajoute le tract signé par l'association des parents d'élèves
du groupe scolaire de Kerjestin. «Nous irons jusqu'au blocage de l'école au retour des vacances de Pâques s'il le faut», précise calmement Patrick Chaud, le président de l'APE. «Nous allons
continuer à sensibiliser la population. Notre pétition, lancée le 2avril pour le maintien de la Clis, a recueilli 400 signatures dans le quartier. Si la fermeture est confirmée, ces enfants vont
se retrouver dans une Clis saturée à Paul-Langevin ou souffriront dans une classe ordinaire», regrette-t-il.
«Discussion constructive»
Hier matin, une délégation d'élus quimpérois, composée de Denise Cariou, Armelle Huruguen, Jean-Marc Tanguy et Jean-JacquesUrvoas, est allée à la rencontre de l'inspectrice d'académie Brigitte
Kieffer. Ils se disent opposés à la fermeture de la Clis. «J'ai trouvé la discussion constructive. J'ai le sentiment que l'on peut progresser avec elle», a commenté le député socialiste. «Je peux
entendre l'inspectrice d'académie lorsqu'elle nous dit qu'elle veut rendre aux Clis leur vocation première.
J'entends cela comme une source d'amélioration du service public d'éducation. Or il ne me semble pas opportun de commencer par fermer une Clis comme celle de
Kerjestin pour parvenir à cet objectif», nuance le parlementaire. Quant aux 120 places jugées vacantes (Le Télégramme du 7avril) dans les Clis finistériennes? «Nous lui avons dit que nous
attendions une évaluation précise à Quimper, où la Clis de Saint-Raphaël va aussi fermer», répond Jean-Jacques Urvoas. «En tout cas, tous les handicaps ne se valent pas. L'intégration des enfants
concernés doit être systématiquement appropriée», insiste le député.
* Jusqu'alors la Clis de Paul-Langevin accompagnait les 6-9 ans puis passait le relais à celle de Kerjestin.