Régionales: conférence de presse du NPA
PARIS, 8 nov 2009 (AFP) -
Le NPA a affirmé dimanche son souhait de poursuivre les discussions avec la gauche radicale pour une éventuelle alliance aux régionales de mars, mais a exclu de participer à des exécutifs régionaux "dominés par le PS et Europe-Ecologie", contrairement à ce que souhaite le PCF.
Le Conseil politique national (CPN) du parti d'Olivier Besancenot, réuni samedi et dimanche à Clichy, s'est prononcé à 66% pour un "accord national"
sur des "listes indépendantes de celles présentées par le PS et Europe-Ecologie" au premier tour avant des "fusions démocratiques" au second, a déclaré Myriam Duboz, membre du comité
exécutif du NPA, lors d'une conférence de presse.
Cette motion est en fait un texte amendé de la proposition du Front de gauche (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire) faite le 28 octobre aux formations de gauche radicale.
Principal sujet de discorde entre NPA et PCF, le parti anticapitaliste estime dans sa motion que la participation aux exécutifs "ne sera pas possible dans le cadre d'exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe-Ecologie qui mènent des politiques d'adaptation au libéralisme".
Le NPA ajoute également des mesures programmatiques face à la "recomposition rose-orange-verte au centre qui s'affirme".
Une nouvelle réunion "unitaire" sur les régionales entre NPA, PCF, Parti de Gauche et autres formations de la gauche radicale se tient mardi au siège du parti de Jean-Luc Mélenchon.
C'est la "réunion de la dernière chance", le "dénouement" après un mois et demi de rencontres à l'initiative du NPA, a déclaré Olivier Besancenot. Le porte-parole du NPA a tenu à "rappeler notre volonté d'aboutir à un accord unitaire".
Une consultation des militants NPA sera organisée du 30 novembre au 6 décembre "sur ce qui est sorti du CPN et de la réunion du 10 novembre", a-t-il précisé.
Dix jours plus tôt (19-21 novembre), les militants communistes se seront prononcés sur l'autonomie vis-à-vis du PS d'un Front de gauche élargi. Dans quelques région toutefois, ils pourraient décider de partir avec le PS dès le premier tour.
C'est le "dénouement", comme le résume fort bien le NPA. Le parti d'Olivier Besancenot, qui réunit son Conseil politique national (CPN) samedi 7 et dimanche 8 novembre, doit décider s'il s'allie ou non avec le Front de gauche, union du PCF, du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et de la Gauche unitaire de Christian Picquet.
Voilà un mois et demi que les différentes forces de la gauche radicale se rencontrent pour tenter de trouver un accord sur les élections régionales. Les "discussions unitaires", qui en sont à leur cinquième réunion, paraissaient jusqu'alors patiner, ballottées par un NPA qui soufflait le chaud et le froid.
La résolution soumise au vote par la direction du NPA samedi semble définitivement fermer les discussions. Les amendements proposés au texte du Front de gauche semblent bien écrits pour que l'accord n'aboutisse pas. En appuyant sur le point qui faisait divergence : la participation à la majorité régionale et à son exécutif.
Après avoir estimé, à la mi-octobre, que la proposition du PCF était "inacceptable" et qu'il cherchait à entraîner ses partenaires dans une alliance avec le PS, les amis d'Olivier Besancenot changent de ton quelques jours plus tard en jugeant "positif" un nouveau texte du Front de gauche.
La proposition de ce dernier explique que les listes présentées seraient "différentes de celles présentées par le PS et Europe Ecologie". Qu'elles ont pour objectif de fusionner avec celles du PS et des Verts pour battre la droite, mais en excluant le MoDem. Et que, si "les conditions en sont créées" – si ses propositions politiques sont reprises –, elles pourraient participer aux exécutifs régionaux avec le reste de la gauche.
Les amendements proposés ce week-end par le NPA reviennent sur le compromis trouvé en expliquant que si cette participation est "liée aux conditions qui la rendent possible" comme le précisait le texte du Front de gauche, elle ne sera "pas possible dans le cadre d'exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou les Verts". En clair, elle ne sera jamais possible à moins que les listes Front de gauche-NPA soient majoritaires...
La formule est telle qu'elle ne peut être acceptée ni par le PCF ni par le PG, qui souhaitent peser sur les majorités de gauche. Par ailleurs, le texte précise que des listes "indépendantes" du PS et d'Europe Ecologie seront présentées "dans toutes les régions". Un tacle supplémentaire pour les communistes, qui envisagent dans trois ou quatre régions de s'allier dès le premier tour avec le PS pour sauver leurs élus.
LA DIRECTION DIVISÉE
La discussion du CPN risque cependant d'être animée. La direction du NPA est divisée sur l'attitude à adopter. Certains, comme Pierre-François Grond ou Leila Chaibi, estiment qu'il faut que le NPA s'engage dans une vraie politique unitaire. Et qu'apparaître comme ceux qui provoquent la division de la gauche radicale serait suicidaire. Aux européennes, le NPA, parti seul, s'était fait distancer par le Front de gauche, avec respectivement 4,8 % et 6,4 % des voix.
Face à eux, les proches d'Olivier Besancenot comme la "vieille garde" (Alain Krivine, Olivier Sabado ou Christine Poupin) estiment qu'il faut sortir des négociations et préparer la campagne du NPA. Ils sont épaulés par les courants les plus radicaux tels les anciens militants de Lutte ouvrière, qui trouvent que "la plaisanterie a assez duré" et proposent des amendements encore plus tranchants.
"S'il apparaît que le NPA est responsable de la division, ce sera une catastrophe", plaide Yann Cochin, le chef de la minorité partisane de l'alliance unitaire. Les espoirs sont maigres.