blog du Npa 29, Finistère
L'association Eau et rivières, qui se dresse contre les atteintes à l'environnement, braque les projecteurs, à travers une conférence, sur les marées vertes et leurs conséquences sur la santé.
«Ces dernières années, plusieurs accidents sanitaires ont touché hommes et animaux (chiens, cheval, sangliers) sur des sites du littoral breton pollués par les marées vertes. Les dégagements d'hydrogène sulfuré provoqués par la putréfaction d'algues vertes peuvent, en effet, être hautement toxiques». Depuis quelque temps, l'inquiétude va croissante: les cas de malaises et de décès pouvant être liés au phénomène des algues vertes ont jalonné l'actualité de ces dernières années.
Un premier cas aurait ainsi été relevé en 2008: «Un jeune jogger était décédé dans des circonstances
troublantes», rappelle Dominique Williams, administratrice de l'association Eau et rivières de Bretagne. «D'autres cas ont ensuite été relevés, comme la mort d'un cheval qui s'était envasé, en juillet2009. Le cavalier,
qui s'en était sorti de justesse, avait insisté pour que des examens soient pratiqués sur l'animal. Et de l'hydrogène sulfuré avait été retrouvé dans ses poumons...». Un événement qui a contribué
à braquer les projecteurs sur les algues vertes,
jusque-là encore largement inconnues du grand public. L'an dernier, la mort d'une vingtaine de sangliers dans la baie d'Hillion (22) a encore ajouté à l'inquiétude.
114 lieux en 2008
Pour alerter et informer, l'association Eau et rivières propose une conférence, jeudi 10mai: «Santé et environnement: l'exemple
des algues vertes». «Le Dr Claude Lesné, ancien médecin
chercheur au CNRS, spécialiste des polluants aériens, expliquera dans le cadre de cette conférence-débat les effets des marées vertes sur la santé. Cette soirée sera l'occasion de comprendre les mécanismes de ces intoxications, mais également de
débattre de ce fléau qui touche chaque année plus de 100 sites bretons», expliquent Bernard Audren, administrateur d'Eau et rivières et Estelle Le Guern, permanente. «En 2008, on a comptabilisé 114 lieux d'échouage en Bretagne. Et le phénomène prend de
l'ampleur. Une fois que les algues vertes s'installent sur un site, elles reviennent et se déplacent de plus en plus vite», remarque Bernard Audren.
Dans la rade de Lorient
La rade de Lorient n'échappe pas à la pollution. Estelle Le Guern a déjà pointé son retour sur nos côtes, bien plus tôt que l'an passé: «Les algues vertes sont déjà de retour, depuis mars, près de la Cité de la
voile». Fort-Bloqué, Larmor-Plage, Port-Louis, Lorient, la mer de
Gâvres et la ria d'Etel... Eau et rivières a signalé et pointé
des marées vertes sur de nombreux sites près de nos côtes. «Et ce n'est sans doute qu'un début si on ne s'attaque pas à la sourcede cettepollution», préviennent les adhérents. Une source localisée, selon eux, du côté de
la propagation des nitrates et du développement de l'agriculture intensive. «Des mesures ont été mises en place du côté de Saint-Michel (22), c'est bien la preuve qu'on peut faire quelque chose».
Reste encore à convaincre élus, agriculteurs et à sensibiliser l'opinion. Pourquoi pas en commençant par une conférence?
Dr Claude Lesné,
«Santé et environnement: l'exemple des algues vertes»,
jeudi à 20h,
à l'Université de Bretagne-Sud.
Entrée libre.