Reportage
22 h. Dans les bureaux de la direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), au Braden. Six éducateurs du centre de placement immédiat (le foyer pour jeunes délinquants) occupent les lieux. « On prévoit de passer la nuit. »
Le motif de leur grogne ? L'ancienne ministre de la justice a eu beau affirmer que le foyer de Quimper ne fermerait pas avant l'ouverture d'un nouveau centre à Pluguffan, les éducateurs estiment que leur administration ne tient pas le même discours. « Les bruits qu'on a, c'est que ça sent le sapin », lâche Roger Cam, éducateur et responsable syndical du SNPES - FSU.
22 h 30. Le projet d'un nouveau foyer à Pluguffan est un feuilleton. Un temps officiellement abandonné, puis repris, avant d'être de nouveau abandonné, il a été remis sur les rails par l'ancienne ministre de la Justice. « On passe sans arrêt du chaud au froid », peste Dominique Luart, cuisinier du foyer. « Ça a trop duré », ajoute Denis Kerdiles, éducateur.
Présent, le directeur de la direction territoriale Philippe-Pierre Cabourdin refuse de s'exprimer. La direction interrégionale, à Rennes, assure par téléphone qu'« une annonce sera faite le 23 décembre ». Et qu'il n'y a « pas d'inquiétude » à avoir. « Des paroles. Toujours aucune garantie », peste Roger Cam.
23 h. Trois policiers arrivent contrôlent les identités, dressent un PV d'occupation des lieux. De quoi mettre les éducateurs en colère : « On nous traite comme des délinquants. »
Un 2e coup de fil de la direction avertit les manifestants que, s'ils ne quittent pas les lieux, ils risquent des sanctions disciplinaires. « Pas question de jouer les martyrs. »
Tout le monde lève le camp. Au petit matin, ils apprendront que la directrice interrégionale viendra les rencontrer au foyer de Quimper, vendredi.
Source: Ouest
France