« 350 paysans étaient là, ils en ont choisi neuf », résume Laurent Pinatel, agriculteur dans la Loire.
Au plus fort de la crise du lait en 2009, des centaines de paysans, de tous horizons syndicaux, se sont réunis à Saint-Étienne le 21 septembre, avec des tonnes à lisier remplies de lait. La raison de leur mécontentement ? « Une crise qui n’en finit pas, des élus autistes, une administration qui applique avec zèle la politique d’élimination des paysans initiée par Mariann Fischer Boel (commissaire européenne chargée de l’agriculture, ndlr) et relayée par le gouvernement français », explique Laurent Pinatel.
Les paysans déversent ce jour-là « le lait de la colère » devant la cité de l’agriculture de la Loire.
Trois ans après les faits, neuf producteurs de lait sont appelés à comparaitre au Tribunal correctionnel de Saint-Étienne, le 4 octobre. Ils sont cités en justice par la Chambre d’Agriculture, la Mutualité sociale agricole, l’ADASEA [1] et l’assureur Groupama, dont les bureaux sont situés dans la cité de l’agriculture.
Ils encourent jusqu’à trois ans de prison et 75 000 euros d’amende pour « dégradation avec violence » ! Sans compter les 117 730 euros de dommages et intérêts que leur réclament les organisations professionnelles agricoles. Un rassemblement de soutien est prévu : « Pas question que seuls neuf d’entre nous paient les pots cassés, soulignent les organisations syndicales dans un appel commun. A la répression, nous répondons solidarité ».