Le conseil des prud'hommes n'a pas examiné, hier, la requête des 59 ex-salariés de l'entreprise liquidée en 2009.
« Scandaleux », « lamentable »... Hier après-midi, à la sortie du conseil des prud'hommes de Quimper, les ex-salariés d'AsteelFlash Bretagne (1), « écoeurés », n'ont pas manqué de commenter la décision rendue, quelques minutes plus tôt, par le conseil des prud'hommes de Quimper.
Après avoir écouté les trois avocats ¯ Me Gaëlle Péneau, pour le liquidateur judiciaire Me Soret, Me Jacques Gaoc, pour l'AGS (le régime de garantie des salaires) et Me Philippe Brun, pour les salariés licenciés ¯ puis s'être retirés dix minutes pour délibérer, les conseillers prud'homaux ont décidé d'accorder le renvoi de l'affaire au 10 mai.
« Demander un renvoi pour mettre en cause le groupe Asteel, c'est une erreur, a commenté l'avocat des salariés, déplorant la demande de ses collègues. La prochaine fois, en mai, Asteel demandera un renvoi et l'obtiendra ! Et en décembre l'année prochaine, quand on aura un jugement qui nous est favorable, ils feront appel. Cela va retarder l'indemnisation des salariés : il va falloir deux ans pour régler ce qui aurait pu l'être en six mois. »
D'une certaine manière, ce sont donc encore les salariés qui ont de nouveau été pénalisés hier. « Si l'affaire avait été plaidée, vous auriez pu avoir un jugement en janvier et une indemnisation en février, leur a assuré Me Brun. Ensuite, nous serions allés devant le tribunal de commerce, aux côtés de l'AGS et du mandataire, pour obtenir le remboursement des sommes avancées et demander une indemnisation complémentaire. » À ce jour, et alors que la cellule de reclassement est terminée, seule une personne sur les 59 salariés qu'il défend a retrouvé un emploi sous contrat.