
« Rachel » (2009) est le dernier film de Simone Bitton. Il se penche sur les circonstances de la mort de Rachel Corrie.
Le 16 mars 2003 (deux jours avant l’invasion de
l’Irak par les USA), cette jeune pacifiste américaine de près de 24 ans a trouvé la mort dans la bande de Gaza, écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne, alors qu’elle tentait
d’empêcher la destruction d’une maison palestinienne.
Alors que les autorités israéliennes déclinaient toute responsabilité et qu’une enquête de la police militaire israélienne concluait à un accident, de nombreux témoins palestiniens et internationaux parlaient de meurtre délibéré. Il n’y a jamais eu d’enquête indépendante, ni de procès, et l’affaire a été classée et oubliée.
Deux ans plus tard, une pièce de théâtre est créée à Londres en 2005, sous le titre « My Name is Rachel Corrie » ; elle sera jouée à New York (après avoir été annulée sous des pressions), puis dans d’autres villes des USA ; elle a été jouée à Haïfa, en Israël ; elle a été jouée à Bruxelles.
Cinq ans plus tard, la réalisatrice israélienne Simone Bitton enquête sur la mort de
cette jeune fille inconnue avec la rigueur et l’ampleur généralement réservée à des personnages historiques de premier plan.
Au premier abord, c’est un film de facture documentaire classique, qui donne la parole à toutes les parties impliquées, observe les lieux du drame et dévoile de
nombreux documents.
Le film ne se départit jamais de la rigueur factuelle que l’on est en droit d’attendre d’une telle démarche. Mais en même temps il transcende son sujet pour devenir une méditation cinématographique sur la jeunesse, la guerre, l’idéalisme et l’engagement politique.
Simone Bitton est née au Maroc en 1955 peu de temps avant l’indépendance, dans une famille juive qui émigre en Israël en 1966. En 1973, lors de la guerre du Kippour, elle sert dans l’armée israélienne, ce qui a fait d’elle une pacifiste.
Puis elle s’est établie à Paris où elle obtient un diplôme de l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques). Aujourd’hui, elle se veut « une
femme de trois pays et trois cultures », et elle voyage entre la France, Israël et le Maroc.
Sa filmographie porte témoignage de son appartenance à plusieurs cultures. L’on peut notamment citer : « Palestine/Israël, histoire d’une
terre », «Ben Barka, l’équation marocaine » (1998), « Mahmoud Darwich » (1998), « L’Attentat » (2000), « Citizen Bishara » (2001), « Mur »
(2004), Rachel (2009).
« Rachel » sera projeté le dimanche 22 novembre, à 16 h 30, en présence de la réalisatrice.
La projection, organisée en coopération avec le groupe de l’Association France-Palestine Solidarité du Pays de Cornouaille, sera suivie d’un débat.