6 juillet 2012 à 19h05
Un nouveau CCE s'est déroulé aujourd'hui au siège du groupe Doux, à Châteaulin. Quatre nouveaux repreneurs se sont ainsi ajoutés aux sept connus dès
hier soir : le groupe Amice-Soquet, Proteis viande, Finalab et Hendrix Genetics. A l'issue de ce CCE extraordinaire, les représentants syndicaux se sont toutefois montrés
déçus des offres déposées. Ils se sont donnés le week-end pour analyser les propositions. De son côté, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a défini vendredi deux
critères pour la reprise de Doux : la reprise par une seule entité "sans dépeçage" et le maintien d'"un maximum" de sites et d'emplois.
Onze propositions
Jeudi, sept repreneurs étaient sur les rangs: les établissement Daviet, Cavac-Ciab, Financière Turenne Lafayette, LDC, Sofiprotéol,
Tilly-Sabco et Terrena avaient déposé leur dossier auprès de l'administrateur judiciaire Régis Valliot. Entre-temps, le groupe Amice-Soquet, Proteis viande, Finalab et Hendrix Genetics se sont
rajoutés à la liste des repreneurs potentiels. Glon, filiale de Sofiprotéol, est également en lice, associé à Tiskalia et Duc pour la reprise d'une partie des activités de Doux.
"Ce week-end et lundi, nous allons expertiser les dossiers qu'on vient de nous remettre (...) Nous redoutons qu'il n'y ait que des plans sociaux dans ces
dossiers", a déclaré Jean-Luc Guillart, délégué central adjoint CFDT. "La famille Doux est encore notre employeur mais plus pour longtemps", a-t-il
estimé.
Des offres de reprise "minables" pour l'essentiel
A l'issue du CCE qui a débuté ce matin à 10 h au siège du groupe à Châteaulin, les représentants syndicaux du groupe Doux se sont montrés déçus des offres déposées, lors d'une interruption de séance. Il y a "très peu d'argent sur la table. Le prix de reprise de cinq des sept
(propositions) est minable. C'est une offre qui n'est pas acceptable", a déclaré aux journalistes le délégué CFDT Jean-Luc Guillart.
"Tout se fait en sous-main. Les salariés n'ont pas envie de ça. On en a marre d'attendre", a pour sa part déclaré Françoise Lavisse (CFTC). "Il faut faire
confiance aux administrateurs. Y en ras-le-bol de la famille Doux", a-t-elle ajouté. "On veut garder notre emploi mais tout le monde ne sera pas gardé", a
déploré Nadine Hourmant, déléguée centrale syndicale FO.
"On a un tas de documents à étudier. Il va falloir aller rapidement (...) Est-ce que les offres seront améliorées? En tous cas, nous avons la certitude que tous
les sites ne seront pas repris", a déclaré pour sa part la déléguée centrale FO Nadine Hourmant. Elle a également dénoncé le faible montant des reprises : "6,5 millions pour Châteaulin
(abattoirs et découpe) et Châteauneuf (Vendée)" pour l'une d'elles.
Le groupe Doux annonce un "plan de continuation"
Les avocats de Charles Doux ont fait savoir que le P-DG privilégie la recherche de financement afin d'assurer
un plan de continuation jusqu'à fin décembre. Selon les syndicats, qui se sont étonnés que le fondateur du groupe, Charles Doux n'ait pas fait connaître plus
tôt son intention de proposer un plan de continuation, il laisserait des salariés sur le carreau. Charles Doux qui a quitté les lieux, à l'heure de
l'interruption de séance, sous les huées de ses salariés.
Montebourg veut "un maximum" d'emplois et pas de dépeçage
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a défini vendredi deux critères pour la reprise de Doux : la reprise par une seule entité "sans dépeçage" et le maintien d'"un maximum" de sites et d'emplois.
"Notre objectif, c'est premièrement qu'il y ait une seule entité qui reprenne, et pas un dépeçage ou un démantèlement", a dit le ministre lors d'un entretien à
l'AFP à Bercy. "Deuxièmement, c'est le maintien d'un maximum de sites et d'emplois. Le maximum, c'est le maximum, donc on cherchera la meilleure offre", a-t-il poursuivi.
Nouvelle audience au tribunal de commerce de Quimper le 23 juillet
Une quarantaine d'entre eux ont débrayé à l'appel de l'intersyndicale, tous venant de l'atelier de
découpe. Un nouveau calendrier a été présenté aux organisations syndicales, repoussant toutes les échéances. Deux CCE sont programmés les 17 et 20 juillet afin d'examiner les offres de reprise.
L'audience au tribunal de commerce de Quimper est fixée au 23 juillet et les délégués syndicaux sont convoqués par le juge le 27 pour un retour.
Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 17 juillet pour réévaluer leurs propositions qui seront soumises dans la foulée aux organisations syndicales.
Les représentants du personnel très inquiets
Avant leur entrée en réunion, les représentants de FO et de la CGT qui ont eu accès aux sept offres de reprise déposées au tribunal de
commerce ne cachaient pas leur grande inquiétude. Comme le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ils estiment que le compte n'y est pas et craignent "de la casse" au
niveau de l'emploi.
"Les dés sont déjà jetés", a déclaré le délégué CFDT Jean-Luc Guillart qui ne croit plus en une reprise globale du groupe après les déclarations, jeudi, du
ministère du Redressement productif jugeant "insuffisante" l'ensemble des propositions . Même son de cloche chez le délégué central CGT, Raymond Gouiffès : "je ne suis pas optimiste ce matin.
L'Etat doit intervenir rapidement (...) Le gouvernement doit mettre la filière avicole sous tutelle et la restructurer de A à Z", a-t-il estimé. "C'est une évidence, certains salariés n'auront
plus de boulot à partir du 16 juillet (date à laquelle le tribunal de commerce doit se prononcer sur le nom du repreneur). C'est l'annonce d'une casse sociale", a pour sa part déclaré la
déléguée centrale syndicale F0, Nadine Hourmant.
- Gwenaëlle Le Ny, Flore Limantour et l'AFP
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