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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 12:26

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L'internationalisme socialiste contre la boucherie impérialiste

Les nécessités politiques de la construction européenne ont quelque peu transformé les programmes d'histoire enseignés dans les écoles et le discours officiel sur ce que fut réellement la grande boucherie de 1914-1918. Les films et les livres sur les fraternisations, les mutineries, l'absurdité et la sauvagerie de cette guerre ne sont plus interdits.

La République française parle même de réhabiliter les mutins qu'elle avait fusillés à l'époque et, tous les 11 novembre, ses représentants actuels déplorent le massacre perpétré pourtant avec l'assentiment de leurs prédécesseurs. Mais on est loin du compte, tant en ce qui concerne l'horreur de cette guerre que la responsabilité des classes dirigeantes dans son déclenchement.

Car cette guerre de partage du monde entre puissances impérialistes ne fut possible que parce que les États, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie, l'avaient préparée, voulue, organisée. Parce qu'ils avaient déchaîné la propagande nationaliste afin d'enchaîner les peuples de chaque pays derrière leurs gouvernements et leurs états-majors respectifs.

Leur tâche fut grandement facilitée par la trahison des directions de presque tous les partis et syndicats ouvriers européens. Les dirigeants socialistes, qui avaient pourtant voté des résolutions pour s'opposer à la guerre, qui avaient analysé le fonctionnement de l'économie capitaliste et la course à la guerre qui en découlait, cédèrent à toutes les pressions nationalistes. En France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, ils trahirent leur internationalisme et se rangèrent en bons petits soldats derrière les généraux et les marchands de canons. Au passage, la guerre et leur servilité permirent à quelques-uns d'entre eux d'accéder aux postes gouvernementaux pour la première fois. Pour les chefs, les salons des ministères ; pour la piétaille des militants trahis par leur direction, le sort commun, la tranchée.

Mais tous ne cédèrent pas. En Allemagne, des socialistes comme Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, en France les syndicalistes révolutionnaires Pierre Monatte et Alfred Rosmer, en Russie les dirigeants révolutionnaires Lénine et Trotsky et une majorité du mouvement ouvrier restèrent fidèles à l'idéal socialiste. Ce fut au prix de l'isolement, de la prison parfois, de l'exil.

Tous ces militants affirmèrent dès le début de la guerre que la cause unique en était le système capitaliste et qu'il n'en sortirait que misère, désolation et, aussi, révolutions. Ils n'eurent de cesse de renouer les liens entre les militants des pays belligérants, dans le but de proclamer ensemble que leur foi dans l'internationalisme restait intacte et que eux, au moins, n'avaient trahi ni leur programme ni leur classe sociale. C'est ainsi que du 5 au 8 septembre 1915, dans le village suisse (pays neutre) de Zimmerwald, près de Berne, une poignée de militants européens réunirent la première conférence socialiste internationale depuis le début des hostilités. Selon les souvenirs de Trotsky, toute la conférence tenait dans quatre voitures ! Mais le simple fait que cette conférence ait pu se tenir renforça les militants isolés ou emprisonnés et leur redonna une perspective. Au milieu des ruines et des massacres, le drapeau rouge était relevé.

Ainsi le Manifeste de Zimmerwald, signé par des militants venus de onze pays d'Europe, dont la France, l'Allemagne et la Russie, commença-t-il à circuler et à traverser les frontières. Il rappelait aux travailleurs que le programme de l'Internationale Socialiste, que le socialisme étaient toujours à l'ordre du jour, que cette perspective était même la seule pour sortir de la barbarie guerrière. Le Manifeste se concluait par ces mots : « Ouvriers et ouvrières, mères et pères, veuves et orphelins, blessés et mutilés, à vous tous qui souffrez de la guerre et par la guerre, nous vous crions : par-dessus les frontières, par-dessus les champs de bataille, par-dessus les campagnes et les villes dévastées, prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

Aussi peu nombreux qu'aient été les internationalistes révolutionnaires en 1915 et aussi pourchassés fussent-ils, c'est à eux que l'histoire a donné raison. En 1917, la guerre mondiale accoucha en effet de la plus grande crise révolutionnaire qu'ait connue le monde à ce jour, au cours de laquelle le prolétariat mondial contesta, au nom du socialisme, le pouvoir à la bourgeoise.

Paul GALOIS

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