15 décembre 2009 - Le Télégramme
Les parents d'élèves du Petit-Parc maintiennent la pression contre la fermeture envisagée en 2010 de l'école maternelle. Ils confirment leur intention de manifester demain matin, devant la mairie.
54 élèves scolarisés au Petit-Parc, à Ergué-Armel, et... plus d'une soixantaine de parents d'élèves mobilisés, hier soir, à l'occasion d'une réunion de préparation des actions à poursuivre pour inverser la tendance. Les parents d'élèves maintiennent, par exemple, leur intention de manifester, en musique et avec quelques arguments en poche, demain, vers 10 h 30, sous les fenêtres de l'hôtel de ville quimpérois.
Et ils semblent, d'ores et déjà, assurés de bénéficier du soutien d'un certain nombre de riverains de l'école, de syndicats (FO et Snuipp) et de délégués départementaux de l'Éducation nationale. Ils devraient aussi pouvoir compter sur des forces vives, au moins comparables, à l'heure de la «réunion d'information» que la municipalité leur a proposée jeudi, à 20 h, à la salle des mariages de la mairie d'Ergué-Armel.
Quant à vendredi, les parents d'élèves comptent bien faire passer leurs messages lors de la dernière séance 2009 du conseil municipal. Ils envisagent de profiter de
l'occasion pour remettre aux élus leur pétition. Plusieurs centaines de signatures (Le Télégramme d'hier) ont déjà été recueillies pour demander le retrait du projet de fermeture de l'école en
2010.
55-56 élèves sur 15 ans
Parallèlement, les parents continuent d'affûter leurs arguments dans la perspective de leurs rencontres à venir avec des élus et des représentants de l'Éducation nationale. Le premier, ont-ils
rappelé avec force hier soir, c'est «la moyenne de 27 élèves par classe par an depuis 15 ans avec des effectifs moyens de 55-56 élèves sur cette période». Et les prévisions 2010 tablent, à cette
heure, sur 52 inscriptions.
Autre argument : «Pour 85 % des écoliers du Petit-Parc, la maternelle constitue l'école la plus proche de chez eux». Les parents enfoncent le clou en référence aux recommandations de l'Agenda 21 : moins de déplacements polluants («Nous venons de lancer un pédibus, huit enfants y sont déjà inscrits et la collectivité nous soutient dans la démarche») et maintien du lien social («On peut parler de famille "Petit-Parc", des familles en sont à leur troisième génération d'écoliers»).
Sur ce dernier point, les anciens et plus jeunes du quartier rappellent volontiers qu'après la fermeture des boucherie, boulangerie et pharmacie du coin, «l'école
reste le coeur du quartier».
Pas de récup' politique
Les parents insistent, par ailleurs, sur la «qualité de l'enseignement dispensé dans une petite structure ouverte sur le monde», qui n'a «rien à voir avec un ensemble de huit à onze
classes».
Ils dénoncent aussi les idées reçues : «On nous parle de dépopulation du quartier, ce n'est pas crédible. On voit des jeunes couples avec enfants s'installer. Et il y a un projet de 70 logements rue de La Tour-d'Auvergne», répètent-ils à l'envi.
Les parents se méfient, enfin, de toute tentative de récupération politique. «Isabelle Le Bal (MoDem) a cru nous soutenir en proposant un regroupement des trois écoles menacées (Le Télégramme d'hier). Ce n'est pas exactement le genre de soutien qu'on attendait. Elle ne nous a pas compris», a déclaré, hier, Hervé, l'un de leurs porte-parole.
La mobilisation se poursuit dans les trois écoles menacées de fermeture. Vendredi prochain, le conseil municipal devrait être animé.
Plus de boucherie, plus de pharmacie, plus de boulangerie, le Petit-Parc c'est la place du village, si on ferme l'école... » Autant dire que les « Petit-Parc » comme ils se désignent eux-mêmes sont remontés. Lundi soir, réunis dans la salle de motricité, ils ont voté pour créer une association qui porte leur combat pour le maintien de la petite école d'Ergué-Armel : « On n'en avait pas eu besoin jusqu'à présent, mais maintenant il faut s'organiser »
Depuis l'annonce de la fermeture de l'école, mercredi, les parents d'élèves n'ont pas chômé. Blog, pétition, coups de fil, interpellations d'élus, tout est parti en même temps. Lundi soir, les parents se posaient un peu pour aborder une semaine décisive. En vue : le conseil municipal de vendredi, où ils comptent venir avec les pétitions (un millier à ce jour).
D'ici là, on devrait les verra dans la rue. Peut-être avec les enseignantes présentes lundi soir. C'était l'une des interrogations de parents lundi soir : jusqu'où va le devoir de réserve? « Le droit de réserve, c'est pendant le temps de travail, assure une syndicaliste enseignante. En dehors de l'école, l'enseignant est un citoyen qui a des droits. »
On retrace le fil des événements. Pour s'interroger sur le rôle exact de la mairie : « Les écoles du centre-ville sont en perte d'effectifs, l'Inspection d'académie allait leur tomber dessus. Mais ce n'est pas le cas de Petit-Parc. Il n'y a que la mairie qui a pu peser sur la fermeture. » Les conseillers municipaux ont été interpellés avant le bureau municipal qui devait avoir lieu hier soir.