27 juillet 2012 -
Alors que l'été bat son plein et que les jeunes remplissent leurs contrats de travail, la CFDT lance des campagnes d'information à l'attention des salariés «débutants». L'occasion de faire un point sur les statuts des CDD et des contrats saisonniers.
«Ce n'est pas parce que c'est l'été qu'il faut signer n'importe quoi!». Pour Patrick Jagaille et Claudie Mignard, de l'union locale de la CFDT, les campagnes d'information auprès des jeunes s'enchaînent tout l'été. Après les Tonnerres deBrest et les Vieilles Charrues, leur prochaine destination sera lefestival du Bout du monde, à Crozon.
«Cela fait quelques années que çadure, rappelle Patrick Jagaille. Notre objectif est de montrer aux jeunes qu'il est plutôt judicieux, dans le monde du travail,
deconnaître ses droits. Notamment en période estivale, où peuvent être signés des contrats saisonniers souvent illégaux». Carlecontrat de remplacement oucontrat à durée déterminée (CDD) n'est pas
à assimiler avec le contrat dit «saisonnier».
«Beaucoup de jeunes se renseignent»
«Beaucoup l'ignorent, mais lecontrat saisonnier n'existe officiellement que dans le secteur de l'agriculture, pointe Claudie Mignard. Laprincipale différence avec un
CDD classique, c'est qu'il ne donne pas le droit de toucher une prime deprécarité, normalement versée en fin de contrat. Ducoup, certains employeurs qui embauchent en masse l'été en profitent
pour se faire un bon bénéfice». Mais gare aux inspections de l'Urssaf...
Durant la saison estivale, le but des opérations pour les syndicalistes est, notamment, d'inciter les jeunes travailleurs à «lire attentivement leurs contrats de travail», «à comprendre le rôle de la période d'essai» ? donc à arrêter àtemps si le travail ne leur convient pas ? et à venir vers les syndicats «silecontrat n'est pas respecté par l'employeur». «Étudiants ou jeunes travailleurs, beaucoup viennent se renseigner». Heures supplémentaires non rémunérées, temps de repos insuffisants entre deux sessions de travail, durée journalière d'une journée complète delabeur,etc.
Les mêmes questions reviennent sans cesse aux oreilles des syndicats. «On leur donne des fiches à remplir, explique Patrick Jagaille. Et on leur suggère d'y noter
leurs horaires chaque jour». Et Claudie Mignard de renchérir fermement: «Dans un monde idéal, la grille serait signée chaque jour par l'employeur».
De plus en plus de prétendants
Pourtant aujourd'hui, la tendance aux contrats saisonniers serait «à la baisse», d'après l'union locale de la CFDT. «L'été, les entreprises proposent de plus en plus
deCDD, de vrais contrats de remplacement», note Patrick Jagaille. Mais le nombre de prétendants aux jobs estivaux ne cesse d'augmenter. Aujourd'hui, dans la région brestoise, les demandeurs
d'emploi, entre juin et septembre, sont âgés «de 17à 50 ans, même si 85% d'entre eux sont plutôt jeunes. Le petit boulot d'été évolue, c'est certain, conclut Claudie Mignard.
La faute à la crise? Aux chiffres du chômage qui ne cessent de croître?». Des étudiants aux demandeurs d'emploi, en passant par des lycéens «de plus en plus motivés pour travailler», le syndicat le reconnaît volontiers: «Ça commence vraiment à faire beaucoup de monde...».
- Nora Moreau