22 décembre 2010 -
Pour la première fois depuis des années, le nombre de candidats au concours de professeurs des écoles et du Capes est en forte baisse. Deux fois moins pour le premier d'entre eux.
Cette année, 18.000 personnes se sont présentées au concours de professeurs des écoles pour 3.000 postes. Ils étaient 34.952 l'année
précédente. Même érosion lors du concours d'enseignants du second degré (collège et lycées): ils étaient 21.000 lors des épreuves écrites de novembre, contre 38.249 à la précédente session. 8.600
postes étaient à pourvoir. Une baisse «purement conjoncturelle», selon la directrice générale des ressources humaines au ministère de l'Education nationale, Josette Théophile. C'est une «année
transitoire» due à la mise en place de la réforme de la formation des enseignants», a-t-elle expliqué.
Deux concours en une année
Cette année, le calendrier des épreuves avait changé: la session d'admissibilité 2011 a eu lieu en septembre dernier et non au printemps comme auparavant. Résultat,
entre les sessions 2010 et 2011 il n'y avait que quelques mois d'écart. Le vivier de candidats n'a pas pu se renouveler, estime Josette Théophile. Il faudrait que la baisse se confirme sur «trois
ou quatre ans pour s'inquiéter». Autre explication mise en avant: le nombre de poste à pourvoir en baisse, notamment dans le premier degré où il a été divisé par deux.
Les sciences boudées
Reste que certaines matières n'attirent plus. Les étudiants ont été nettement moins nombreux à se présenter pour être professeur de mathématiques et de sciences
physiques, alors que pour ces disciplines, le nombre de postes à pourvoir a peu varié. Ainsi 1.303 personnes ont planché sur les écrits de maths, contre 2.771 à la session précédente, pour 950
postes offerts. En sciences physiques, ils étaient 780, contre 1.641, pour 300 postes à pourvoir. Le ministère doit faire «plus de communication sur ses besoins», reconnaît la directrice des
ressources humaines.
Si les syndicats admettent que cette année est «transitoire» et que les statistiques méritent d'être étudiées l'an prochain, le SNUipp-FSU et Sgen-CFDT y voient le signe d'une baisse d'attractivité d'un métier «de plus en plus difficile». «La réforme de la formation des enseignants qui a rendu l'entrée dans le métier difficile a rebuté pas mal d'étudiants», constate le Sgen-CFDT. «On est plus sur une lame de fond», estime le SE-Unsa: jusqu'ici «les métiers de la fonction publique étaient une valeur refuge en période de crise. Or ce n'est plus le cas pour le métier d'enseignant».