Un alternative au chômage partiel étudiée [Video]
Un cabinet d'experts indépendants va plancher sur une solution alternative au chômage partiel pour sortir Entremont de l'impasse.
Toute la journée, ils ont tenu le piquet de grève aux portes de l'usine, attendant «des réponses». Hier, les 243 salariés de l'usine Entremont ont fait cause
commune en refusant de travailler, suivis par les sites de Quimper, Montauban, Glomel, Loudéac, Guingamp, Sainte-Catherine, et Malestroit, qui débrayera à son tour vendredi.
«Dommages collatéraux»
Une solidarité qui réconforte, mais n'apaise pas les inquiétudes des Carhaisiens. Car toute l'usine se sent concernée : «Nous, on travaille à l'entretien, et on risque d'être les dommages
collatéraux», entament David et Patrice. «On est une vingtaine à être concernés : si l'atelier ferme, notre charge de travail va baisser. Mais aujourd'hui, on est incapable de nous dire comment
tout ça va fonctionner. Le vrai risque, c'est de voir partir notre outil de travail. Et l'usine de Carhaix être démontée».
Le discours des syndicats est donc ferme : «On refuse que Carhaix paie les pots cassés. Le chômage partiel n'est pas la solution : il faut répartir la production
sur les quatre sites comme ça a été fait cette année», clament ensemble CGT et CFDT.
Réunion vendredi matin
Toute la journée, Pierre Le Corre, le directeur de l'usine, a fait l'intermédiaire entre les syndicats et la direction. Un va-et-vient qui ne trouvera son épilogue qu'en toute fin de journée :
la direction du groupe propose de faire appel à un cabinet indépendant, afin d'étudier les solutions alternatives au chômage partiel. Et elle s'engage à maintenir l'activité sur Carhaix le
temps que prendra cette étude.
En outre, la direction industrielle viendra vendredi matin, à Carhaix, exposer sa stratégie et expliquer ce choix de fermer l'atelier carhaisien pour un an.
Toutes avancées soumises à la reprise du travail ce matin.
Comité central le 30
Parmi les salariés, la nouvelle est diversement appréciée. «De la poudre aux yeux, un moyen de nous faire bosser gentiment jusqu'au bout», lancent certains. «Ils entrouvrent la porte, on ne
peut pas la claquer», répondent les autres.
Hier soir, la tendance était donc à la reprise du travail ce matin. Avec, sûrement, un nouveau débrayage vendredi matin, pour la venue de la direction à Carhaix. Le Comité central d'entreprise, que les salariés souhaitaient voir se tenir rapidement à Carhaix, se réunira, lui, le 30 octobre, à Paris. En attendant, une cellule d'écoute psychologique va être mise en place dès aujourd'hui, au sein de l'usine.
LOUDEAC (22)
Entremont. Débrayage suivi par plus de 60 % des salariés
14 octobre 2009 - Le Télégramme
Hier, les salariés de la fromagerie Entremont n'ont pas seulement débrayé par solidarité avec leurs collègues de Carhaix au chômage partiel. C'était un appel à la direction pour y voir plus clair.
Mardi, les salariés du site de Loudéac ont débrayé de 12h à 14h, pour répondre à l'appel de l'intersyndicale, lancé sur les huit
sites bretons d'Entremont Alliance. Localement, il était organisé par la CFDT, seul syndicat à y être implanté. La fromagerie emploie 142 personnes. De 170 à 180, avec les intérimaires, pendant
la saison de la raclette, comme c'est le cas actuellement. 42 personnes, soit 63% du personnel travaillant hier, selon la direction, ont débrayé. Tous les services étaient représentés, des
chauffeurs à la «concentration». «Celui de l'affinage a été arrêté», ont indiqué Joane Névo et Jean-Michel Lafosse, de la CFDT. «Le mouvement n'a eu aucune incidence sur le fonctionnement de
l'entreprise», a précisé Nicolas Merot, directeur du site.
Nous voulons des explications
«Nous avons tenu à marquer notre solidarité», soulignaient les salariés, inquiets. «Actuellement, nous sommes dans le flou total. Nous pouvons, fort bien, apprendre notre mise au chômage, comme
mercredi à Carhaix, par un simple coup de téléphone. Nous craignons une vaste restructuration industrielle en Bretagne, coordonnée par l'État. Aucun salarié ne rester sur la touche. Nous
voudrions juste des explications de ChristianMazurey, le P-dg; savoir où en est le rapprochement avec Sodiaal. Nous espérons qu'un comité central d'entreprise pourra se tenir à Carhaix, avant
la fin du mois».
Soutien du maire
De son côté, dans un communiqué, Gérard Huet, maire, a apporté son soutien aux salariés d'Entremont. Par ailleurs, celui de Jean-Yves Le Drian l'a fait réagir. «Le chômage partiel décidé à
l'atelier de Carhaix prouve combien la filière lait et le groupe Entremont, en particulier, est en mauvaise posture financière. Si je partage le soutien du président du conseil régional aux
salariés de Carhaix, je déplore néanmoins qu'il n'ait pas envisagé de traiter le problème dans sa globalité. Si Carhaix va mal, cela pourrait être, aussi un jour, le cas pour Loudéac et les
autres sites. J'attends donc qu'il nous fournisse des explications sur l'avenir de l'ensemble des autres sites».