Combien cela rapporterait-il à l'Etat si on revenait sur les multiples réformes menées depuis le début des années 2000 (c'est en effet le gouvernement de gauche de Lionel Jospin qui avait lancé cette mode en France) afin d'alléger la fiscalité qui pèse sur les plus riches ? 23 milliards d'euros.
Et encore c'était en 2007 avant donc l'effet supplémentaire − massif − du « paquet fiscal » de Nicolas Sarkozy. En 2000, les impôts sur le revenu et les capitaux prélevés sur les ménages avaient rapporté à l'Etat 13,8 % de ce qu'on appelle leur revenu disponible brut (RDB). En 2007, suite aux différentes réformes fiscales, ce taux n'était plus que de 12 %. Si on était resté à 13,8 % l'Etat aurait eu, cette année-là, 22,6 milliards d'euros en plus à sa disposition…
Il s'agit bien sûr d'un exercice de style : on ne peut pas refaire l'histoire et personne ne peut dire ce qui se serait passé par la suite si les politiques n'avaient pas mis en œuvre de telles réformes. Mais ce chiffre est instructif en ces temps où on se demande où trouver l'argent pour financer toutes les dépenses publiques, sociales mais aussi environnementales ou encore en matière de recherche et d'éducation, nécessaires pour faire face aux différentes crises auxquelles nous sommes confrontés… Pas étonnant en tout cas, avec de telles politiques fiscales, que les déficits publics se soient creusés et la dette se soit envolée…
Note: Et vive Jospin! Un article ancien mais pertinent au moment où se préparent les programmes pour 2012.