Mercatech, le repreneur, n'a pas d'argent frais. La situation se complique pour la fin du mois.
Trois mois plus tard, il n'a pas vraiment changé d'avis. On peut même dire que sa défiance vis-à-vis de Mercatech s'est accrue. « Les 50 millions qu'ils disaient avoir lors de la vente, c'étaient ceux que Jabil laissait dans les caisses. » Le délégué syndical s'étonne aussi d'achats et de revente d'usines par Mercatech, ailleurs en Europe, « sans les faire tourner, mais en encaissant des subventions »...
Un climat lourd
Alors pour lui, si les choses « restent en l'état actuel, à 70 %, il y aura un dépôt de bilan fin novembre ». Une crainte partagée par la CGT. Dépôt de bilan qui signifierait au moins un redressement judiciaire, et donc une possible revente de l'usine à un autre industriel.
« Il existe aujourd'hui des sous-traitants que l'usine de Brest peut intéresser, estime Serge Roudaut. En citant des entreprises françaises comme Eolane ou Cofidur. « Tant qu'Alcatel reste notre principal client, il existe un intérêt à nous racheter, poursuit Nicole Camblan, de la CGT. De toute façon, si Jabil était resté, il aurait fermé l'entreprise. »
Reste que le contexte devient très lourd à porter pour les salariés. « C'est un mélange de colère, d'abattement et d'inquiétude, résume Nicole Camblan. D'habitude, après le week-end, les gens sont en forme. Là, ce n'est pas du tout le cas... »
Olivier PAUL