blog du Npa 29, Finistère
lundi 14 janvier 2013 Publié dans : Revue Tout est à nous ! 38 (décembre 2012)
*
Le Front de Gauche et notamment le PCF ont décidé d’adopter, face au gouvernement Ayrault, une attitude critique mais constructive.
*
Une position ambiguë, source de tiraillements internes, qui vise à préserver les intérêts des élus locaux mais réduit d’autant la capacité de cette gauche antilibérale à s’opposer frontalement à la politique d’austérité menée par le PS.
*
Le Front de gauche a remporté d’indéniables succès au printemps dernier. Des dizaines de milliers de personnes ont afflué à ses meetings de la présidentielle. Il a accru son influence dans les milieux syndicaux. Il continue semble-t-il d’enregistrer des adhésions nouvelles, notamment le PCF. Celui-ci se vante ainsi d’avoir accueilli quelques milliers de nouveaux membres depuis la présidentielle et de compter aujourd’hui 80 000 militants, dont 8 000 élus, ce dernier chiffre ayant le mérite d’être fiable. Mais qu’est-ce que le Front de gauche compte faire de ces avancées ?
*
Avec ou contre le pouvoir socialiste ?
*
Il n’a pas rejoint le gouvernement. Heureusement. Il a préféré opter pour l’attitude adoptée par le PCF en 1984-1986 puis en 1988-1993, en évitant la participation gouvernementale suicidaire de l’époque Jospin (1997-2002). Mais il n’a pas choisi pour autant d’être dans l’opposition !
*
Lors des législatives, la musique parfois radicale des discours tenus par Mélenchon lors des présidentielles s’est effacée, laissant la place à la rengaine traditionnelle des notables de la « vraie gauche »… qui ne veulent pas casser la baraque !
*
C’était le produit d’un deal. A Mélenchon, le tribun tonitruant dénonçant en abondance « Hollandréou » alias « le capitaine de pédalo », la candidature à la présidentielle. Au PCF, le quasi-monopole des candidatures dans des circonscriptions gagnables. Les candidats du Front de gauche – pour l’essentiel des élus locaux PG et PCF associés à des exécutifs municipaux, départementaux, régionaux à dominante socialiste – proposaient alors de « faire réussir la gauche », de « colorer » la nouvelle majorité parlementaire, pour « gauchir » les décisions du nouveau pouvoir. Un pied dedans, un pied dehors… Ce qui imposait de mettre une sourdine aux dénonciations de la politique socialiste.
*
Le PCF détient aujourd’hui l’essentiel des sièges de députés et de sénateurs du Front de gauche et la présidence des groupes du Sénat et de l’Assemblée nationale. Sur les questions parlementaires, c’est donc lui qui donne le ton. Or, si Mélenchon prônait en juin le « ni-ni », « ni dans la majorité ni dans l’opposition », le PCF se veut semble-t-il encore plus conciliant avec les socialistes, sans d’ailleurs s’attirer les foudres de ses alliés.
*