
vendredi 11 décembre 2009
L'annonce de la fermeture du Petit-Parc, de Jules-Ferry et des Pommiers, à la rentrée prochaine a déclenché un tollé chez les parents d'élèves, hier. Exemple au Petit-Parc. Houleux.
Reportage Résistance immédiate
« Cette école, c'est l'âme du quartier. Ici, nous formons une famille. Ils s'attaquent à une famille ! » Devant la
maternelle du Petit-Parc, à Ergué-Armel, hier, les parents d'élèves ne parlent que de la fermeture de l'école à la rentrée prochaine. Ils ont appris la nouvelle dans un courrier signé du maire et
de l'inspecteur d'académie, mercredi (lire OF d'hier).
Réactions ? Ils sont « scan-da-li-sés ». Et se sont vite organisés : pétition à la sortie des classes ; banderoles sur
la façade ; rédaction d'un courrier au maire ; constitution d'un « comité d'action » ; blogs sur Internet...
« Comme une lettre de licenciement »
D'abord, ils dénoncent la méthode : « Où est la démocratie ? Il n'y a eu aucun préavis. Ce courrier, c'était comme une lettre de licenciement d'une multinationale », s'insurge Jean-Christophe Bernard. Même discours de Stéphanie Lescop : « Ils parlent de concertation, mais les décisions sont déjà prises. »
Aucun problème d'effectifs
Ensuite, ils contestent les arguments de la Ville pour justifier cette fermeture : « Le Petit parc n'est pas en baisse d'effectif, au
contraire. Chaque année, les enseignants sont obligés d'envoyer une dizaine d'élèves vers les autres écoles, faute de place. »
Une politique de gauche ?
Dans ce quartier où l'on a voté en masse pour l'équipe municipale de gauche lors des dernières élections, les parents s'estiment trahis : « Le
maire n'est pas là pour relayer la politique gouvernementale. Il devrait peut-être investir davantage dans les écoles et le bien-être des enfants que dans des complexes et des
parkings », lâche Stéphanie Lescop.
Une école idéale ?
Ils défendent le modèle idéal de leur petite école (54 élèves, deux classes), « où tout le monde se connaît », où certains, comme
Jessica, sont eux-mêmes passés, petits. Beaucoup se félicitent de pouvoir y venir à pied. Ou expliquent, comme Sonia, avoir acheté une maison dans le quartier « à cause de la
proximité de la maternelle ».
Inquiets pour l'avenir
« Alors vouloir nous faire croire que les grosses écoles répondent à nos attentes, c'est vite dit !, lâche Stéphanie Lescop. De
plus, on peut douter de l'accueil qui sera offert aux enfants quand on sait que tout est à la baisse dans l'Éducation nationale. »
« Nous, on va parler ! »
À l'intérieur de l'établissement, la directrice, Élisabeth Marzin, écoute les parents avec intention. Elle aussi ne cache pas son amertume. Mais ne peut l'exprimer, « devoir de réserve oblige ». « Nous on va parler ! », la rassurent les parents.