Oui, mais comment?
25 juillet 2010 - Le Télégramme
Le Nouveau parti anticapitaliste de la presqu'île de Crozon organisait, hier, à Argol, et pour la deuxième année, sa «Fête Changer le monde».
L'intitulé de l'invitation est explicite. Et ambitieux. Parti «révolutionnaire», le NPA de la Presqu'île avait convié l'ensemble de
ses acteurs, militants ou simples sympathisants, à «changer le monde» - ni plus ni moins - à l'occasion d'une journée «festive et musicale», hier, à Argol. Un «vaste programme» auquel les
organisateurs espéraient qu'ils allaient être «environ 200» à prendre part.
En cadence
«Révolutionnaires», mais pas belliqueux pour autant, les fidèles de Besancenot, qui ont préféré ramener la fête au seul samedi, par souci «de conserver de bons
rapports de voisinage» avec certains élus locaux, plutôt que de l'organiser sur deux jours, comme en 2009. Car si les conversations ne manquaient pas d'engagement, l'idée était avant tout de
pouvoir échanger, si possible tranquillement, autour d'un verre et d'un cochon grillé, tout en balançant sa jambe d'appui au gré de la musique diffusée. Renaud de préférence.
D'autres concerts, folk et fest-noz, agrémenteront encore les débats. Invitation explicite, donc. L'ambiance est certes décontractée, au NPA, on ne verse pas non
plus dans le flower-power. «Vous constaterez qu'on affiche la couleur», lâche, sourire mutin aux lèvres et le dos tourné à une série de banderoles, Alain Menesguen, secrétaire de la section
NPA-Presqu'île de Crozon.
«Indépendance»
Invité à se prononcer sur la problématique du jour, ce «vieux militant de la classe ouvrière» ne peut que déplorer qu'«en 2010, alors qu'il y a des richesses
partout, on n'arrive pas à sauver un système social mis sur pied à une époque, 1948, où c'était la galère».
Pour lui, seule «une augmentation de 1% des charges patronales» peut apporter un début de réponse. Autres pistes: le «plein-emploi», et la «renationalisation de certaines grandes entreprises». «On privatise les profits et on étatise les pertes», regrette le militant, qui préfère prôner «l'autogestion» et «l'indépendance» d'action et de pensée. «Je suis surpris de voir tout ce que les gens sont aujourd'hui prêts à endurer»... La machine était lancée. Au final, dans une ambiance «on refait le monde au coin du feu», seul le cochon semblait un peu dépité. Pour lui aussi, la nuit ne faisait que commencer.
- Thierry Dilasser