blog du Npa 29, Finistère
10 janvier 2013
Le vent du Front de Gauche souffle sur le PCF du Finistère. La direction est contestée, des militants grognent et le prochain congrès, fin janvier à Châteauneuf-du Faou, s'annonce animé.
Le Parti communiste est à une nouvelle croisée des chemins. Il ne prendra probablement pas le virage des années 80 où le mouvement des
rénovateurs avait ébranlé tout l'appareil mais la poussée du Front de Gauche et l'ombre portée de Mélenchon laisse visiblement des traces. Notamment dans le Finistère qui fut l'un des plus remuants à l'époque des rénovateurs. Cette fois encore, c'est de la base que le mouvement est parti avec des mises en cause de la fédération
et même de son secrétaire, Éric Le Bour, maire-adjoint de Rosporden et membre du cabinet de Jean-Yves Le Drian à la Région.
«Le bilan creux»
Dans un parti où les prises de position individuelles ne sont pas dans la culture d'expression, c'est par le biais de contributions à ce prochain congrès que la
contestation se manifeste. Elle a pris une forme abrupte avec celle venue du sud du département, cosignée par une cinquantaine de militants qui n'hésitent pas à parler du «bilan creux de la
direction départementale». Ils lui reprochent ouvertement d'avoir abandonné le terrain de la lutte pour les coulisses de la cogestion, du moins dans les collectivités où le PCF est encore présent. Au conseil général du Finistère, il ne dispose plus d'aucun des 54 sièges.
«Pas servir la soupe»
Dans les collectivités bretonnes, et notamment au conseil régional, les communistes sont généralement considérés comme des partenaires loyaux dans la gestion des
affaires. C'est justement ce que leur reprochent ces militants en estimant que leurs positions sont devenues «strictement compatibles avec celles du Parti socialiste», en contradiction avec ce
qui se passe sur le terrain. Et en prenant cette semaine ses fonctions, la nouvelle direction du PCF de Quimper vient de mettre encore plus les pieds dans le plat
en estimant que «les gens attendent autre chose de nous que de servir la soupe». Bigre!
Blocage au Sénat
Où va maintenant le PCF? À la tête du parti, quelques tiraillements sont manifestes sur la stratégie à suivre, sous l'influence du
remuant Mélenchon. Les sénateurs communistes n'ont d'ailleurs pas hésité, eux, à franchir le Rubicon. Déjà, à deux reprises, ils ont mis le gouvernement en minorité, notamment en ne votant pas le
budget. La suite? On en saura plus lors du prochain congrès à Châteauneuf-du-Faou (les 26-27 janvier) où la base et la direction de la fédération finistérienne vont devoir s'expliquer et
clarifier le positionnement du parti, à un an des élections municipales. Et les prochains mois diront si le mouvement amorcé dans le Finistère fait tache d'huile,
comme ce fut le cas au temps des rénovateurs.