11 septembre 2012
Il y avait comme un contre-écho ou une sorte de riposte pacifique, hier après-midi, à la maison des Syndicats. Les participants à l'Université d'été de la Défense qui se tient jusqu'à demain à Brest auraient trouvé matière à débat.
Des chiffres, eux aussi, ils ont plein leur musette. Comme ce 81% des Français qui soutiendraient un désengagement nucléaire de la France par une convention internationale. Et 78% de ces mêmes sondés aimeraient voir le sujet des dépenses militaires d'avantage abordées dans le débat public.
«Il n'y a pas matière à débat, puisqu'il y a consensus», leur répond tout de go le président de la République, François Hollande. C'est sûr, la discussion entre les
pros armements et les antis tournerait rapidement au dialogue de sourd. «Pourquoi s'est-on lancé dans la modernisation du missile M45 qui avait déjà fait l'objet d'améliorations par rapport à son
prédécesseur?», objectait Roland Nivet, du collectif Bretagne du mouvement de la paix. «Un certain nombre de militaires pensent également que les armes nucléaires sont militairement invisibles,
dangereuses, coûteuses, illégales sur le plan international. La France ayant signé un traité de non-prolifération...».
Les arguments ne manquent pas
Sur le plan purement économique, les anti-armements ne manquent pas non plus d'arguments. «Peut-on, en ces temps de crise économique assumée, poursuivre la même
route qu'à l'époque de la Guerre froide?», se demande Roland de Penanros, de l'Université européenne de la paix, qui souligne le côté désuet de la bombe atomique.
«La France y gagnerait plus à se désengager du processus nucléaire, ne serait-ce en terme d'image et de symbole». Même son de cloche du côté des bénévoles
d'associations humanitaires présents à ce forum. Dominique Dieterlé (Aixos, orphelinat du Togo) pose la clairement la question de l'exploitation des états riches sur les états pauvres.
«Commençons déjà par rémunérer et acheter à un prix raisonnable les matières premières qui servent à notre économie, jusqu'aux armes construites et revendues à prix d'or».
Reconversion toute trouvée
Hervé Cadiou, de l'Université européenne de la paix, rappelle qu'il est temps d'imaginer la reconversion de tous les emplois liés au nucléaire. En commençant par la
décontamination et le traitement des matières hautement contaminées. «Le monde de l'armement vadans le mur. Son escalade mène au chaos!». Message martelé, hier, devant un parterre de
convaincus.