blog du Npa 29, Finistère
dimanche 27 janvier 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 179 (24/01/13)
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Le Front de gauche lancera le 23 janvier à Metz sa campagne « L'alternative à l'austérité, c'est possible » autour de ses 25 propositions.
Cette campagne a été présentée dans l'Humanité du 16 janvier. « François Hollande et le gouvernement ont d’abord fait adopter le traité européen qui impose la
restriction continuelle des dépenses publiques et met en place des politiques d’austérité. Ils ont ensuite accordé un cadeau de 20 milliards aux grands patrons alors que notre économie souffre
déjà des intérêts somptueux payés aux banques privées et des richesses accaparés par les actionnaires des grandes entreprises. Enfin, s’il ratifiait un accord sur l’emploi initié par le Medef il
s’engagerait sur une voie qui, si elle devient une loi, va entraîner toujours plus de flexibilité et de nouvelles dégradations du code du travail » y est-il écrit pour affirmer : « Le Front de
gauche s’oppose à cette politique d’austérité du gouvernement Ayrault. »
Des esprits simples pourraient en conclure que le Front de gauche se considère comme une opposition au gouvernement. Mais non, il se considère de la majorité tout en
souhaitant… « une majorité et un gouvernement décidés à rompre avec le libéralisme et le social libéralisme ». Des contorsions parce que le Front de gauche n'a pas l'intention de rompre avec les institutions et le PS, qu'il n'imagine pas qu'il puisse accéder au gouvernement sans lui. C'est aussi la raison de son ralliement, toute honte bue, à
l'intervention au Mali comme le PCF avait en 2001 soutenu l'intervention en Afghanistan. Mais vu la politique du PC, il est quand même obligé de dire sans le
dire qu'il faudrait une autre majorité… Tout en restant dans le cadre institutionnel.
Un couteau sans lame
C'est bien là où la campagne du Front de gauche ressemble, pour reprendre une vieille expression, à un couteau sans lame. Rompre avec les politiques d'austérité ne
relève pas de la simple bonne volonté ou de choix politiques. La crise et ses conséquences, comme les politiques des classes dominantes et des États qui l'aggravent, sont la conséquence de la
lutte pour l'appropriation des richesses, la lutte pour la rentabilité financière et le profit. Elle est l'expression et la conséquence d'une dégradation du rapport de forces.
Rompre avec ces politiques, c'est d'abord et avant tout changer ce rapport de forces et préparer l'affrontement avec le patronat et le pouvoir pour imposer les
exigences des travailleurs et des classes populaires, mettre en place un gouvernement anti-austérité qui s'appuie sur les mobilisations, garantisse l'emploi en partageant le travail entre toutes
et tous, annule la dette, constitue un monopole public bancaire en expropriant les banques et s'adresse aux travailleurs et aux peuples d'Europe pour construire des États-Unis socialistes
d'Europe.
Les 25 propositions du Front de gauche s'arrêtent là où est la clé de la situation : oser s'attaquer à la propriété privée capitalistes et aux institutions. « Nous
voulons en débattre avec vous, […] agir ensemble pour imposer tout de suite des mesures vitales ». Oui, discutons d'un programme social et politique pour inverser les rapports de forces et
imposer un gouvernement des travailleurs qui en finissent avec l'austérité et engage les transformations sociales nécessaires.
Yvan Lemaitre