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blog du Npa 29, Finistère

Gad. « C'est toute la Bretagne qu'on assassine » (Le Tél + OF)

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17 mars 2013 -

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Près de 2.000 personnes ont défilé dans les rues de Landivisiau (29), hier après-midi. À l'appel de Force ouvrière, salariés, retraités, élus, familles ont dit « non » à la fermeture des abattoirs Gad.

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13 h 30, à Lampaul-Guimiliau (29), hier. À quelques pas du berceau historique de l'entreprise Gad, un petit millier de personnes s'est déjà rassemblé. Des salariés du groupe charcutier, bien sûr, des élus de la communauté de communes du pays de Landivisiau et puis des familles, aussi. « Ne fermez pas Gad ! » brandissent sur leurs pancartes en carton Laure, Aline, Anaïs et Jennifer. Elles sont venues entre voisines et cousines pour défendre « le boulot de papa et des tontons » qui, tous, travaillent à l'abattoir. « À la maison, dans le bourg, dans les commerces, on ne parle que de ça. On est sous le choc, mais il faut espérer ! », témoigne René Péron, 21 ans de boutique « à la Découpe-1 ».

« Solidaires »
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Le soleil brille pendant que le maire de Lampaul-Guimiliau, Jean-Marc Puchois, évoque, lui, « une situation économique délicate, dans un marché soumis à de graves difficultés conjoncturelles et structurelles ». Cette situation qui a entraîné le placement en redressement judiciaire du groupe Gad SAS le 27 février dernier, menaçant 1.700 emplois répartis sur quatre sites. 15 h, devant la mairie de Landivisiau, 2 km plus loin. Les nuages arrivent, les groupes se resserrent. 2.000 personnes écoutent attentivement les prises de paroles. Celles du maire de Landivisiau, Georges Tigréat, « inquiet », celle de la députée de la circonscription, Chantal Guittet, pressée de rappeler « qu'une table ronde va avoir lieu avec les ministres le 25 mars » et celle de la députée européenne Agnès Le Brun, insistant sur « l'impératif de solidarité et de discussions ».
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« Tout le monde a peur »
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Dans la foule, certains grincent des dents. Pierre (*) de Garlan (29), est salarié à Lampaul-Guimiliau depuis 20 ans. « Tout le monde a peur », assure le père de famille, venu avec ses jeunes enfants. Gilbert le Lampaulais (*), 58 ans, 40 ans d'usine, dont 20 à l'affûtage, n'a qu'une hâte : « C'est de foutre le camp ! » Louis, de Saint-Sauveur (29), a pris sa retraite il y a deux ans, après, lui aussi, 40 ans de travail aux abattoirs. Il se dit fâché : « Le problème, il ne vient pas que de Lampaul ou de la filière porcine bretonne ! analyse-t-il. Il faudrait un salaire de base unique pour toute l'Europe et puis c'est tout ! ».
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Quatre « Non ! »
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15 h 15. Le délégué central Force ouvrière Olivier Le Bras lance ses quatre « Non ». « Non à la fuite des cochons ! Non à la distorsion de concurrence ! Non à la perte d'emplois ! Non à la casse sociale ! ». Et, dans le calme et « l'esprit pacifique » souhaité, le cortège, muni de slogans - mais finalement sans tracteurs - peut s'ébranler. « Destruction de la filière porcine ! C'est toute la Bretagne qu'on assassine ! On veut, on veut, garder nos usines ! », répètent en boucle les manifestants. Parmi eux, encore : les Saint-Politains Emmanuel, 33 ans, et Pierre, 53 ans, salariés depuis respectivement 12 ans et 34 ans chez Gad. Il est presque 16 h. Père et fils se demandent encore « comment on a pu en arriver là ? ». « Avant, on était serein, il y avait des bénéfices, soupirent-ils, sous la pluie. Maintenant, on vit au jour le jour ».

* Ils n'ont pas souhaité communiquer leurs vrais prénoms.

  • Sophie Prévost

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/gad-c-est-toute-la-bretagne-qu-on-assassine-17-03-2013-2037564.php

 

http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Entreprise-Gad.-2-000-personnes-manifestent-a-Landivisiau-%5BVideo%5D_6346-2173990_actu.Htm

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