Greenpeace a ainsi invité des délégations de pêcheurs artisanaux du Sénégal, de Mauritanie et du Cap Vert dans 9 pays européens, pour rencontrer échanger sur leurs pratiques avec des pêcheurs artisanaux et rencontrer les décideurs : leurs voix doivent être entendues, dans le débat actuel sur la réforme de la politique commune des pêches, qui encadre la pêche des bateaux européens, dans et hors des eaux européennes. Ils demandent tous des accords plus justes, pour que chacun puisse pêcher tout en préservant les ressources, et plus équitables, pour que les populations locales puissent aussi profiter des revenus générés par ces accords de pêche.
En effet, dans le cadre de la Politique commune des pêches, l’Union Européenne a mis en place un système d’accords de pêche avec des pays tiers. 16 sont en place, dont 7 avec des pays d’Afrique de l’Ouest. Ces accords sont le plus généralement négociés dans l’opacité la plus totale, avec des gouvernements souvent corrompus. Ainsi, 718 navires de l’Union européenne pêchent à l’extérieur des eaux européennes, dont 100 navires pour la France (14 %). L’Europe prend un quart de ses prises hors de ses eaux, et les bateaux industriels qui opèrent dans ces zones sont généralement plus longs que des terrains de football (100 mètres) et aspirent littéralement le fond des océans.
La réforme de la politique commune des pêches commence dès maintenant et sera appliquée à partir de 2013. Greenpeace demande notamment l’abandon progressif des accords en cours et leur remplacement par des accords d’approvisionnement durables là où l’UE ne peut pas être auto suffisante. De plus, l’UE doit aider à renforcer les capacités locales des pays en voie de développement pour une gestion durable de la pêche. L’objectif doit être d’assurer des revenus aux populations locales et des emplois, de garantir le droit d’accès aux ressources, d’assurer la sécurité et souveraineté alimentaire des populations.
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