6 juin 2012 -
Au cinquième jourde grève, ladétermination des agents de service des écoles de la ville estintacte. Les associations des parents d'élèves (APE) s'organisent pour encadrer l'activité périscolaire (garderie et cantine). La mairie ne veut pas entendre parler de négociations au plan local.
C'est le cas depuis une semaine maintenant: à l'heure de midi, les agents de service des écoles, en grève à l'appel de la CGT BMO, se réunissent devant ou dans le hall de l'hôtel de ville. Hier encore, ils étaient une centaine à maintenir leurs revendications: une revalorisation du régime indemnitaire de 30 € au 1er juillet 2012 et de 20€ au 1er juillet 2013. «Notre demande est dans les clous par rapport à ce qui est perçu par nos collègues du grand Ouest».
Juché sur une chaise face, micro à la bouche, Éric Pélennec, délégué CGT, lit aussi un courrier adressé par la direction du Pôle culturel, éducatif et sportif de la
ville, informant des nouvelles dispositions prises cejour. «Un repas froid sera servi dans les restaurants scolaires ouverts. Seront ouverts les restaurants scolaires dans lesquels un effectif
d'un adulte pour 30 enfants sera observé afin d'assurer les conditions minimales de sécurité. Aucun vacataire ne sera recruté en compensation des agents grévistes. Dans les restaurants fermés, la
direction prend acte que certaines associations de parents souhaitent apporter et encadrer les repas des enfants sous leur responsabilité».
«La situation dégénère»
«La situation dégénère», jugent certaines APE, comme celle de l'école Sanquer. «Depuis lundi, on nous parle de grève illimitée. Les
enfants, les parents, les enseignants et les personnels scolaires se retrouvent en difficulté. Pour les enfants de maternelle, la sieste n'est pas assurée, ce qui a des conséquences sur le
travail de l'après-midi. Pour les parents, les employeurs sont de moins en moins compréhensifs. Nous pouvons être solidaires sur un jour de grève ou deux, mais
là, ça devient compliqué.
Nous avons rencontré les responsables du service éducation de la mairie. Aucune solution n'est proposée ni envisagée. Le maire est invisible et ne se prononce pas.
Nous sommes très en colère. Combien de temps ce conflit va-t-il durer?». Hier, la poursuite de la grève n'a pas été soumise au vote de l'assemblée générale.
«C'est un message d'ouverture, a estimé Éric Pélennec. On sursoit au vote, on ne met pas la pression mais on veut des négociations».
Une assemblée générale ce matin à 11h
Rendez-vous a, en revanche, été donné aux grévistes aujourd'hui, à 11h, derrière la maison du Peuple, pour décider de la reconduction du mouvement. «Le vote se fera
à bulletin secret. D'autres modalités d'actions pourraient être décidées.
Le mouvement est actuellement supporté par les agents des écoles. Des actions sporadiques ont eu lieu dans d'autres services mais il faut bien l'admettre, ça n'a pas pris». Les grévistes entendent, eux, négocier l'heure d'absence à midi comme une heure de prise de repas.
«Nous aussi, nous avons le droit de manger. Et on peut tenir encore longtemps comme ça. La machine est lancée, il ne faut pas l'arrêter. Quant aux parents qui veulent encadrer les enfants entre midi et 14h, où vont-ils le faire? Chez eux. L'encadrement, dans l'école, est soumis à convention». Dans l'après-midi, Marc Sawicki, adjoint délégué à la politique éducative, indiquait dans un courrier adressé aux parents d'élèves que «la collectivité s'inscrirait dans le cadre des mesures qui vont être décidées par le nouveau gouvernement enmatière de politique salariale». Pas de négociation au plan local. Statu quo, donc.
- Karine Joncqueur
Commentaire: Soutien aux justes revendications des grévistes, honte aux "responsables" qui ne jouent que le "pourrissment" du mouvement.