Caricature de Gérard Filoche
jeudi 5 janvier 2012 - 09h55

Cela aurait une gigantesque erreur ! BRAVO encore Bravo !
Car nous avons, et c’est une excellente chose, en France DEUX budgets. Pour faire court, l’un est celui de l’état, avec 320 milliards de recettes (quand Sarkozy ne les baisse pas trop pour nous endetter !). L’autre est celui de toute la protection sociale, en gros, avec 450 milliards de cotisations qui rentrent
Le premier budget, celui de l’état, n’est « pas pré affecté », le Parlement décide chaque année de « combien » il donne à l’école ou aux prisons, aux hôpitaux ou aux casernes. Le second budget est « pré affecté », les cotisations sont recueillies spécialement pour le chômage, la maladie, les accidents du travail, le logement, les familles nombreuses, la retraite.
Il est impossible constitutionnellement d’user de ce second budget, par exemple, pour faire la guerre en Afghanistan. La CSG est une contribution dont le Conseil constitutionnel a décidé qu’elle était pré affectée aux caisses sociales. C’est bien, excellent, que nos cotisations sociales soient ainsi « à l’abri », pour le coup c’est une « règle d’or » saine.
Il ne s’agit pas de « prélèvements obligatoires » mais de « prélèvements volontaires », d’une part des salaires mutualisée, mise dans un pot commun, à part, et redistribuée à chacun selon ses besoins, c’est une chose magnifique, un bonheur. Ça ne fonctionne pas à ce jour comme l’impôt. Et c’est tant mieux. Fusionner les deux, c’était un énorme risque, celui d’affaiblir la protection sociale, de passer sur l’impôt ce qui est lié et assuré par le travail, par le bulletin de paie, dans le salaire brut.
Protégeons nos caisses sociales !
Oui, il faut que la protection sociale reste payée en direct avec le salaire, c’est du sur, c’est du salaire brut, solide, direct ou différé, ça ne passe pas par des aléas de vote ou de fonds de pension.
D’ailleurs la fameuse « dette » sur la protection sociale, elle, n’est que de 10, 5 % soit 45 milliards sur un budget de 450 milliards tandis que 78,5 % du reste de la dette relève des choix de l’état soit autour de 1500 milliards sur un budget de 320 milliards.
Ne mélangez pas les torchons et les serviettes, cela ne desservirait que la protection sociale.
Il y a toujours eu des offensives au sein du PS pour fusionner impôt et CSG/cotisations sociales sous prétexte de « prélever à la source ». Ces courants droitiers qui veulent ça, les lobbies PS de Bercy, des Gracques ou certains droitiers façon Valls (DSK, lui, était contre, tout comme dans la CFDT, la direction Chérèque est judicieusement contre), affirment qu’il faut séparer la protection sociale du salaire pour baisser le fameux « coût du travail » (sic).
Valls, plus droitier que d’autres, en avait tiré la logique : il était pour baisser les cotisations sociales et les remplacer par la « TVA sociale », une méthode également rêvée par le Medef pour baisser le salaire brut et que Sarkozy veut désormais mettre en œuvre. Voilà qui semble tranché dans le bon sens et c’est tant mieux.
Reste à être logique, il faut enlever au Parlement la caricature de débat qu’est l’adoption de la LFSS, et rendre légitimement la gestion des caisses sociales aux syndicats, du salaire brut, en organisant des élections tous les cinq ans, jumelant prud’hommes et élections sociales. Et, en même temps qu’on va hausser les salaires, on remettra à flots les caisses de protection sociale du même coup, car c’est le blocage des salaires qui les met en difficulté.
Commentaire:
G Filoche est un des créateurs de la Ligue Communiste qui a rejoint "tonton" (F Miterrand) vers 1985 sur la base de la théorie du "Parti unique de la classe
ouvrière" que serait le PS . Pour d'autre "trotskistes orthodoxes", c'est le PCF (voir La Riposte) Il anime un courant de gauche dans le PS (très minoritaire). Il était à nos côtés pour le
"Non" de gauche et les retraites.