blog du Npa 29, Finistère
Tout allait mieux pourtant. Après de longues années de galère, ce père d'un enfant de dix ans et mari d'une épouse au chômage était parvenu, grâce à un contrat aidé, à trouver un boulot d'agent d'entretien au sein d'une collectivité, à Quimper, en octobre 2009. Pas un travail payé lourd : 540 € par mois. « Mais au moins, on avait de quoi manger. »
Patatras ! Un an pile avant la date de fin de son contrat (prévu pour durer jusqu'en octobre 2011), tout s'est écroulé. « Le directeur est venu me voir tout gêné. Il m'a dit « je n'en ai pas dormi de la nuit, mais tu ne peux plus travailler, on n'a plus d'argent pour te payer ». Dans mon administration, on est deux dans ce cas-là. »
« Hé ho ! »
Tout s'est passé par un simple coup de fil. Les directeurs de chantiers d'insertion, qui manifestaient devant la préfecture à Quimper, le 27 octobre dernier (OF du 28 octobre), apportent le même témoignage. Tous ont été prévenus de la fin des crédits par téléphone ou e-mail. « Pas de courrier officiel. » Et charge à eux d'apporter la bonne nouvelle à leurs salariés en contrats aidés. « On nous laisse sur le bord de la route comme si nous étions des numéros, ne décolère pas Roger. Hé ho ! On est des êtres humains. »
En préfecture, on rappelait dernièrement (OF du 15 octobre) que « l'État a consacré près de 40 millions d'euros pour financer les contrats aidés en 2010 » dans le Finistère. Pour l'avenir, et pour « prévenir des situations difficiles », le préfet de la région Bretagne a sollicité « une dotation complémentaire auprès du secrétaire d'État chargé de l'emploi ». C'était il y a presqu'un mois.
Depuis, 175 postes ont été débloqués pour renouveler certains contrats. Autant dire, une goutte d'eau. « L'État n'honore pas ses engagements. La situation devient préoccupante sur le terrain », s'indignaient d'ailleurs les représentants d'organismes d'insertion dans nos colonnes dernièrement (OF du 8 novembre). Ces derniers réclament que d'autres crédits soient débloqués. En attendant, Roger qui ne touche plus rien, ne sait pas quoi faire. Sans plus aucun revenu, il se voit couler. « Ils nous jettent comme des kleenexs ® ! », répète-t-il, désespéré.