Une France coupée en deux. D'un côté, onze régions à la production électrique supérieure à leurs besoins. De l'autre, onze territoires dont la consommation n'est pas couverte par la production et, qui, parfois, peinent à sécuriser l'acheminement de la « fée électricité » (Bretagne). C'est le panorama contrasté que dresse, dans une récente étude, le Commissariat général au développement durable. Ces dernières années, la consommation électrique française a crû de 1 % par an malgré des fluctuations liées au climat (+ 5,1 % en 2010, année froide et - 6,8 % en 2011, année clémente). Les grandes régions sont les plus « dépensières » (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Paca, Nord), même si celles bordant le littoral, plus peuplées, voient leur consommation augmenter.
Une forte concentration
Côté production, le même déséquilibre s'observe : « La production d'électricité est particulièrement concentrée, puisque cinq régions en produisent près des deux tiers », détaille l'étude. En 2010, selon RTE, 20 % des 550 TWh produits nationalement l'ont été par Rhône-Alpes, 13 % par le Centre, 10 % par la Haute-Normandie et 9 % par le Nord et la Lorraine. C'est là, le long des grands fleuves, que sont implantées les centrales nucléaires, (75 % de la production) mais aussi les centrales thermiques à combustible fossile.
Résultat, selon l'étude, un « décalage entre production et consommation » très important selon les régions. En 2009, le taux moyen de couverture des besoins était de 114 % au niveau national. Mais il grimpait à 418 % dans la région Centre, à 336 % en Haute-Normandie et à 322 % en Champagne-Ardenne. A l'inverse, la Bretagne, l'Ile-de-France, la Bourgogne et la Picardie subvenaient à moins de 15 % de leurs besoins.
Selon RTE, ces déficits ne posent réellement problème que quand s'y greffent des problèmes d'acheminement (Bretagne, l'est de Paca...). Reste que les régions sont, depuis le Grenelle de l'environnement 2, sommées de s'assigner des objectifs énergétiques dans le cadre de schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie. En première ligne, le rôle des énergies renouvelables.
Entre 2005 et 2009, la quantité d'électricité produite par l'éolien, la biomasse et le photovoltaïque a triplé. « Ces nouvelles énergies commencent à modifier le mix électrique de certaines régions », reconnaît l'étude, soulignant que « l'action des collectivités en faveur de la maîtrise de la consommation d'énergie et de la production d'énergie renouvelable commence à porter ses fruits. »
Reste que ces énergies renouvelables sont elles aussi très concentrées : en 2009 cinq à six régions (Champagne-Ardenne, Picardie, Bretagne, Centre, Lorraine...) produisaient 60 % de l'éolien. Avec 507 machines (+ 21 %), Champagne-Ardenne est devenue en 2011 championne de France de l'éolien. Côté hydraulique, quatre régions (Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Paca, Alsace) produisaient plus de 80 % et le sud (Paca, Languedoc...) concentrait le photovoltaïque. Résultat, l'énergie renouvelable, qui, - hydraulique inclus -, couvrait 16 % des besoins électriques dans l'Hexagone subvenait à 59 % de la consommation en Midi-Pyrénées mais seulement à 1 % en Bourgogne.
Commentaire: passons aux énérgies renouvelable!