8 octobre 2010 - Le Télégramme
Des représentants des cinq sites IUFM de Bretagne se sont donné rendez-vous, hier, devant la présidencede leur université de tutelle. Ils entendent défendre sept postes menacés.
C'est à l'occasion de la tenue du conseil d'administration de l'UBO que les personnels des cinq sites des instituts
universitaires de formation des maîtres (IUFM) de Bretagne se sont réunis, hier, pour faire entendre leurs voix. Répondant à l'appel de l'intersyndicale, environ 70 personnes venant de Brest,
Quimper, Saint-Brieuc, Rennes et Vannes ont défilé entre l'IUFM de Brest et la présidence de l'UBO. Le malaise n'est pas récent, il est le fruit d'un ensemble de réformes de la formation des
maîtres et de la loi sur l'autonomie des universités. La principale cause de mécontentement est aujourd'hui le rattachement de la gestion des personnels des IUFM à l'UBO. En effet, dans ce
cadre, l'université a choisi de transférer des postes de formateurs sur d'autres secteurs. «On peut crier sur les toits que l'UBO vise l'excellence mais, si on supprime la formation des
professeurs, vers quelle excellence va-t-on?», s'interroge René Olier, professeur émérite ayant enseigné 17 ans à l'UBO.
Conflits d'intérêts
Cela fait à peu près une heure que les discussions du conseil d'administration tournent autour de la question des IUFM quand les représentants des manifestants sont invités à venir exposer leur
point de vue. C'est donc devant Pascal Olivard, président de l'UBO, et l'ensemble du conseil d'administration chargé de voter ces aménagements qu'ils ont exprimé leur lassitude et exhorté le
conseil à ne pas voter les suppressions de postes.
Peu de résultats
Leur demande d'un moratoire d'un an destiné à juger des charges réelles du personnel et du taux d'encadrement devait être soumise aux votes. Les chiffres avancés actuellement par les deux
parties étant notablement différents, la discussion ne peut pas être constructive sur ce point. C'est avec un peu d'amertume que les manifestants sortent de cette rencontre. «Ils considèrent
les IUFM comme un vivier de postes pour l'UBO, regrette Maud Rouviere, formatrice. Concrètement, cette mesure peut nous mettre dans l'impossibilité d'ouvrir des masters dans certaines
disciplines, cette année». La volonté de conserver une masse salariale constante contraint déjà certains enseignants de l'IUFM à exercer actuellement dans deux ou trois établissements. La seule
avancée connue de cette journée est la sauvegarde d'un poste de formateur sur les sept menacés.