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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 10:11

19 septembre 2010 -Le Télégramme

Se retrouver seul devant une classe sans pratiquement aucune formation pédagogique: c'est le sort de centaines de jeunes professeurs stagiaires, en Bretagne, cette année. Fanny, 24 ans, et Anne(*), 25 ans, racontent leur rentrée. La galère, pour tout dire.


Ce métier de professeur, Fanny et Anne ont toujours voulu le faire. «Une vocation», lancent les deux jeunes femmes. Après un master 1 d'anglais pour l'une et un master 2 de biologie pour l'autre, elles ont décroché, l'année dernière, le Graal : le très difficile concours du Capes. Devenues professeures stagiaires, les deux jeunes femmes attendaient cette rentrée avec excitation mais avec aussi pas mal d'interrogations. Mais d'abord, il leur a fallu être très patientes avant de connaître le nom de l'établissement où elles effectueraient leur baptême du feu. Fanny et Anne ne l'ont su que le 26 août, soit seulement cinq jours avant la rentrée des professeurs.

Kit de survie

Nommée dans un collège de la région brestoise, Fanny, originaire de Vannes, a eu à peine le temps de se retourner. «Il a fallu trouver un logement, aller à Rennes le 30 pour la réunion au rectorat, être de retour à Brest le lendemain pour une réunion à l'IUFM. Et le mercredi, c'était la rentrée».

 

Même parcours du combattant pour Anne qui, elle, vient de Bordeaux. Nommée dans un lycée de Quimper, elle n'avait jamais mis les pieds en Bretagne. «Cette académie ne faisait pas partie de mes voeux». L'une et l'autre n'avaient jamais enseigné devant une vraie classe. À part deux petits stages d'observation, elles n'ont bénéficié d'aucune formation professionnelle.


La veille de la rentrée, elles ont eu droit, à l'IUFM de Brest, à quelques conseils pour prendre en charge une classe. Un «kit de survie » en quelque sorte. «Des conseils bien utiles mais ça ne remplace pas une vraie formation», soulignent les deux jeunes profs. Cette rentrée, Anne s'en souviendra sans doute longtemps. «J'ai appris ce que j'enseignais le jour de la rentrée». Sa matière, la biotechnologie, peut en effet se décliner en une trentaine d'enseignements différents. Alors, pas question de prendre le temps de se restaurer à midi. Il a fallu préparer les cours, faire des photocopies, essayer de s'informer sur le niveau des élèves...

18 classes...

Jusqu'à la Toussaint, Anne n'aura, si l'on peut dire, que neuf classes. Dans sa grande bonté, l'Académie de Rennes a accepté de décharger les professeurs stagiaires de neuf heures de cours pendant deux mois. Mais après, elle devra affronter pas moins de 18 classes, 18 fois une heure de cours. «C'est du suicide», commente l'enseignante qui assure, jusqu'à la Toussaint, les neuf autres heures, une TZR, comme on les appelle (Titulaire sur zone de remplacement). Une TZR qui a décidé, pour aider sa jeune collègue, de travailler avec elle en binôme, même si rien ne l'y obligeait. «Je lui donne des petits trucs pour qu'elle s'en sorte. C'est de la survie».

 

Fanny est un peu mieux lotie. Pendant deux mois, elle n'aura que deux classes. Mais après, ce sera cinq. Et pour elle aussi, c'est très compliqué. «Question gestion de la classe, ça s'est plutôt bien passé. Mais personne ne nous dit comment faire. Comment, en particulier, évaluer les élèves. On ne sait pas. ?Allez voir sur internet?, c'est un peu ce que l'on nous répond. On est un peu seule, même si les collègues sont accueillants».

Pas de tuteurs pour l'instant

Normalement, Fanny et Anne devraient avoir un tuteur pour les accompagner. Mais pour l'instant, les enseignants, dans leur grande majorité, pour protester contre les conditions de la rentrée, refusent de jouer le jeu. «Je comprends leur position, dit Fanny. Mais ils font quand même le maximum pour nous aider». Grande question quand même : faute de tuteur, qui va les évaluer?

 

Parce que, de cette évaluation, dépend leur titularisation. L'année promet donc d'être sportive pour les deux jeunes femmes. «Heureusement qu'on n'a pas d'enfants», disent-elles. Leur seule certitude, pour l'instant, c'est qu'à la fin de cette année, elles iront dans une autre académie. «Sans doute Créteil ou Paris», dit Fanny. Elles ne le sauront, évidemment, qu'au dernier moment. Sinon, ça serait vraiment trop beau. Ainsi va la vie des jeunes enseignants.

(*) La jeune femme, souhaitant conserver l'anonymat, nous a demandé de changer son prénom.

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