L'engagement du président Nicolas Sarkozy de remettre à la justice tous les documents relatifs à l'attentat de Karachi «sonnent comme un aveu», selon Magali Drouet, fille d'un salarié de la Direction des constructions navales (DCN) décédé lors de l'attentat.
Le président «reconnaît qu'il existe des documents intéressant l'instruction qui n'ont pas encore été transmis», précise-t-elle dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France. «En expliquant qu'il les donnerait 'en temps et heure', il ignore cette séparation des pouvoirs qu'il nous opposait avant pour ne pas s'exprimer sur le dossier», ajoute la jeune femme.
Mais «ce n'est pas à lui de décider», souligne-t-elle. «Nous exigeons qu'ils transmettent ces documents le plus vite possible».
Magali Drouet, qui a signé avec une autre fille de victime, Sandrine Leclerc, un livre intitulé On nous appelle «les Karachi», estime aussi qu'«on sent de la panique au plus haut niveau de l'Etat», après les déclarations de Dominique de Villepin se disant prêt à parler avec la justice.
Selon Magali Drouet, «nos pères ne sont pas 'morts pour la France' mais 'à cause de la France'», probablement parce que la France avait cessé de verser des commissions promises aux intermédiaires.
Le quotidien révèle en outre la disparition d'«environ 110 000 euros récoltés au lendemain du drame par l'association d'aide aux familles des victimes de l'attentat de Karachi» qui se sont «mystérieusement volatilisés». Seulement 15 000 euros, sur un total de 123 000 euros de dons recueillis, ont été effectivement reversés aux familles des victimes, selon la même source.