Dédé l'Abeillaud fait partie des "écolos" qui refusent le centre de formation du Stade à Plougaste pour prtéger un escargot, mais tout comme la zone
industrielle de Daoulas, il s'agit d'un débat de société: peut-on indéfiniment bétonner la nature pour des futilités? (le Blog NPA29)
L’artificialisation des sols cultivables et la réduction de la surface agricole utile s’accompagnent d’une recomposition des activités agricoles : l’élevage
recule tandis que les productions végétales progressent.
Ce phénomène est également lié aux conditions de marché (augmentation du prix des céréales). La déprise de l’activité agricole,
combinée à la forte pression foncière, provoque la vente de terres fertiles. En effet, la valeur des terres agricoles proches des villes intègre souvent les
plus-values d’urbanisation potentielles et le prix actuel des terres agricoles est d’autant plus important que les villes sont proches et grandes.
Selon le Ministère de l’Écologie, « la valeur médiane d’un terrain agricole devenu constructible correspond à 40 fois son prix d’acquisition, et il n’est pas
rare d’atteindre des multiples supérieurs à 100 ». Ces terres agricoles revendues seront alors destinées soit à l’urbanisation, soit, lorsqu’elles restent
dans le domaine agricole, destinées entièrement
ou partiellement à agrandir des structures agricoles existantes, souvent orientées vers la production en grandes cultures céréalières.
Ces dernières augmentent depuis 1950 avec des impacts environnementaux importants à cause de la réduction des rotations et de l’utilisation massive d’intrants,
responsables d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Ce phénomène pose par ailleurs le problème de l’accès à la terre pour les agriculteurs
souhaitant s’implanter dans un périmètre rapproché des villes, notamment en maraîchage, et par conséquent la question de la proximité des productions agricoles par rapport aux bassins de
consommation.
En ce qui concerne les modalités de transfert de terres, l’enjeu majeur est moins l’artificialisation en tant que telle (même si elle génère les impacts présentés
ici) que la forte incertitude sur les choix d’urbanisme, qui conditionne les choix de transmission ou non de l’exploitation et induit des logiques
d’agrandissement préventif.
Vulnérabilité des territoires aux impacts des changements climatiques
L’étalement urbain contribue à augmenter la vulnérabilité de la biodiversité, de l’agriculture et plus
généralement des territoires aux changements climatiques. La consommation d’espace au profit de l’artificialisation implique la destruction ou le dérangement d’habitats naturels. Alliée à la
progression rapide des réseaux linéaires de transport, elle génère également une fragmentation des habitats, engendrant un isolement des populations, une perte de diversité génétique et par
conséquent l’homogénéisation des espèces.
Enfin, la perte de mobilité liée à la fragmentation ainsi que la raréfaction de « stocks » de population engendrent une augmentation de la vulnérabilité de la
biodiversité aux changements climatiques. Les impacts négatifs de l’étalement urbain et du mitage sur la biodiversité ont des conséquences sur la vulnérabilité du territoire aux changements
climatiques. En effet, la biodiversité est un rempart majeur contre les impacts du changement climatique. Elle permet par exemple de mieux résister aux évènements climatiques
extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes) car la résilience des écosystèmes permet d’absorber les chocs.
Préserver l’agriculture pour adapter les territoires
L’agriculture, en tant que secteur très dépendant du climat, est particulièrement sensible aux modifications climatiques. Le
rapport des groupes de travail de la concertation nationale sur le Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques recommande dans le secteur de
l’agriculture de faire particulièrement attention à l’artificialisation des sols. La préservation des espaces agricoles et forestiers est essentielle pour maintenir leur capacité d’adaptation. Ils jouent également un rôle important dans l’adaptation des
territoires au changement climatique. Ce rôle renforce la nécessité de lutter contre l’artificialisation.