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le Vendredi, 05 Octobre 2012
La publication à la mi-septembre des résultats d’une étude universitaire sur la toxicité d’une variété de maïs génétiquement modifié et de l’herbicide Roundup a causé un choc violent dans l’opinion publique.
L’équipe de chercheurs dirigée par Gilles-Eric Séralini, de l’université de Caen, en France, mettait en évidence que le maïs NK603 et le RoundUp ont à long terme sur la santé des rats des effets graves – tumeurs, maladies des reins et du foie- que n’identifient pas les tests officiels, réalisés sur des périodes plus courtes. Les photos des énormes tumeurs développées par les rongeurs ont fait le tour du monde.
La riposte a été foudroyante.
Dès le lendemain, l’étude de Séralini faisait l’objet d’un tir de barrage extrêmement nourri de la part d’autres scientifiques. Leurs critiques étaient très largement répercutées par les médias (tandis que les réponses à ces critiques, par contre, ne trouvaient pas ou peu d’écho). Cette affaire vient de connaître une première conclusion provisoire : ce 4 octobre, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a jugé "insuffisante" l'étude des chercheurs français et leur a demandé de fournir davantage d'informations sous peine de la rejeter. Sous ses dehors catégoriques, ce jugement dicté par Monsanto dissimule en réalité un embarras considérable et une volonté d’étouffer ce qui pourrait devenir un scandale majeur.
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